S'il y a un ministre de la nouvelle équipe d'Habib Essid qui a bien eu droit à son baptême du feu, c'est bien Naji Jalloul, le ministre de l'éducation. C'est sans conteste, le ministre qui a fait, le plus, parler de lui, dans les médias, et même, dans les salons privés. Et ce n'est nullement par envie de faire parler de sa personne, ni par attrait des « lumières de la rampe », mais c'était plutôt malgré lui, qu'il s'est trouvé empêtré dans ce qui est devenu le fait de société le plus en vue ces derniers jours, au point de reléguer au second plan, les menaces terroristes qui guettent le pays. Car il faut dire qu'il y avait de quoi nourrir les discussions, puisqu'il s'agissait, ni plus ni moins, du devenir de nos enfants les élèves, pris en otages, non pas dans un épisode de lutte syndicale, mais plutôt dans une guerre personnelle menée par certains leaders syndicalistes, et qui aurait des enjeux bien au-delà des revendications salariales des enseignants. De ce fait, et à peine investi de ses nouvelles fonctions, Néji Jalloul s'est retrouvé en point de mire d'attaques en série de certaines parties syndicales, qui ont vite tourné à l'acharnement, et le meilleur, c'est que ses « amis » du gouvernement, ont jugé bon de le laisser se démener tout seul, face à ces attaques, si ce n'est que l'opinion publique a été, pour une fois, contre les thèses du syndicat, et a su renverser la vapeur dans ce bras de fer, en mettant au ban le syndicat, et par là même, les enseignants... Forcément, on ne badine pas avec l'avenir des gosses ! Finalement, c'est tout seul, comme un grand, que Néji Jalloul a dû affronter la fronde des syndicats et gérer comme il pouvait la crise. Ce qui ne l'a pas empêché de continuer son bonhomme de chemin dans la gestion des dossiers brûlants dont il a la charge. Car tout en livrant une « bataille » par médias interposés avec le syndicat, Neji Jalloul a su aménager dans son planning de l'espace pour ses activités de ministre, qui veut faire, et bien faire. En effet, rien que ce vendredi, il s'est permis une virée du côté de la cité Helal où il a constaté de visu que la déchéance de l'infrastructure scolaire n'est pas l'apanage des régions intérieures, mais qu'elle sévit au cœur même de la capitale, et que la situation ne pouvait souffrir le moindre ajournement. Et ensuite, fort de ses constatations de terrain, il est allé d'un pas ferme au siège de l'UTICA, l'union des patrons, avec laquelle il avait su négocier une convention, qu'il a signée cet après midi. Convention sur la foi de laquelle, l'UTICA s'engage à encourager les promoteurs privés et les hommes d'affaires à aider à réparer les dégâts et l'état de délabrement dont se plaignent la plupart des institutions scolaires, de même qu'à fournir ces institutions en divers moyens éducatifs. Par ailleurs, dans la même convention, l'UTICA s'engage à aider le ministère à assurer une restauration adéquate dans les cantines scolaires, de même qu'un appui à l'effort du ministère dans le domaine du transport scolaire. Finalement, et malgré l'acharnement dont il est la cible, Neji Jalloul aura réussi à franchir de grandes étapes avec des actions concrètes dans le sens de promouvoir l'éducation en s'appuyant sur un partenariat public/privé exemplaire, bien qu'il soit vu d'un mauvais œil par quelques esprits tordus qui ont, d'ores et déjà commencé à crier gare à la privatisation imminente de l'éducation nationale. En résumé, ce sont ses « amis » du gouvernement qui doivent se mordre les doigts de n'avoir pas été de la partie, pour bénéficier ne serait-ce que partiellement du mérite de ces actions.