L'anecdote ne finit pas de se répéter, et on ne cesse pas de l'entendre de beaucoup de bouches, qui s'étonnent, à la limite, incrédules, qu'un jeune homme qui travaille dans une agence de voyages et qui vit du tourisme, s'attaque à son gagne pain, et commet un attentat qui est de nature à saper la saison touristique qui s'annonce. Pourtant on n'en est pas à la première du genre. En effet, tout comme le terroriste qui a assassiné les touristes au Bardo et qui travaillait jusqu'à deux heures avant son forfait, dans une agence de voyages, et qui vivait de l'avis de ceux qui le connaissaient de façon tout à fait normale, et sans signes ostentatoires d'extrémisme religieux ni de fanatisme évident, il ne faudrait pas oublier l'histoire de Nizar Naouar, le kamikaze qui a commis l'attentat à la voiture piégée de la Ghriba à Djerba en 2011. Naouar présentait, lui aussi, comme tous les jeunes de son âge. Moderne, ouvert, joyeux... Il travaillait, également dans le tourisme. Ayant été pendant assez longtemps, animateur dans un hôtel touristique de la place. Il avait, à un moment, tout quitté, pour aller en Afghanistan. Et est revenu, ensuite, pour reprendre une vie tout à fait normale, sans aucun signe qui pouvait alarmer, jusqu'à ce qu'il soit passé à l'action, laissant autour de lui, le même genre d'hébétude qu'on voit maintenant dans l'entourage de Yassine Laâbidi. Cette répétition de faits ne manque d'intriguer, et devrait attirer l'attention sur la possibilité que les organisations terroriste pourraient être en train de « recruter » quelques uns de leurs kamikazes du domaine, même, du tourisme, pour ce qu'ils pourraient apporter comme surplus de renseignement, et même, une parfaite connaissance des lieux à cibler, de par la nature de leurs occupations professionnelles. Par ailleurs, il faudrait savoir que de prendre le musée du Bardo pour cible, par les terroristes, n'est pas, non plus, une première. Puisque l'enquête en rapport avec les évènements de Soliman en 2006, avaient, déjà révélé l'intention des terroristes de voler un bus touristique pour l'utiliser dans une attaque contre le musée. Et du moment qu'on aborde la question des antécédents des terroristes de projeter le vol de bus et autres moyens de transport en commun, il serait, éventuellement, judicieux de penser sérieusement à revoir, un par un, les recrutements opérés sous le gouvernement de la Troïka dans le ministère des transports, notamment, et réétudier les dossiers de ceux qui avaient été recrutés dans les fonctions de conducteurs de bus et autres engins... Il se pourrait qu'on retrouve, parmi eux, des anciens de Soliman, ou d'autres individus aux antécédents judiciaires qui pourraient faire redouter, de leur part, des opérations du genre à utiliser des bus dans des attentats contre des touristes, ou même, contre des civils tunisiens, ou des institutions vitales, aux quelles ils ont un accès facile et quotidien.