La Palestine est devenu ce mercredi matin, à occasion d'une cérémonie organisée à La Haye (Pays-Bas), le 123e Etat membre de la Cour pénale internationale (CPI). Les autorités de Ramallah ont entrepris d'accéder au Statut de Rome début janvier, après que le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté un projet de résolution réclamant la fin, d'ici 2017, de l'occupation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. «L'accession à la CPI constitue un jalon dans la lutte de notre peuple pour la conquête de ses droits inaliénables», ont commenté mardi les dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Au-delà du symbole, les répercussions de cette démarche sont cependant assez difficiles à évaluer. L'adhésion de la Palestine à la CPI, parce qu'elle ouvre en théorie la voie à des investigations sur les agissements d'Israël dans les territoires occupés, a longtemps été présentée par les Etats-Unis comme une perspective inacceptable. Mais les autorités de Ramallah, qui mènent leur offensive diplomatique à la manière d'une partie d'échec, semblent vouloir avancer prudemment. Sauf rebondissement de dernière minute, elles ne devraient pas dans l'immédiat saisir formellement la Cour, sans doute pour se prémunir contre les représailles prévisibles de l'Etat hébreu et de l'Administration américaine.