Personne n'aurait imaginé, avant le 14 janvier, de retrouver M. Mohamed Boussairi Bouebdelli en Tunisie, à la tête d'un parti politique autorisé. Cet homme est connu, durant les dix dernières années, comme étant un opposant déclaré à Ben Ali suite aux problèmes qu'il a connu avec son établissement d'enseignement privé. Dans une interview accordée au quotidien Echourouk, M. Bouebdelli parle de son parti le « Parti Libéral Maghrébin » (PLM). A la question se rapportant à son vote pour l'article 15 du projet de décret-loi portant sur la nouvelle loi électorale (article qui exclut les ex RCDistes de se présenter aux prochaines élections du 24 juillet), M. Bouebdelli affirme qu'il a voté en faveur de cet article. Il ajoute qu'il a voté contre le scrutin de liste bien que ce type de scrutin convienne à son parti. En effet, le scrutin de liste favorisera une « mosaïque » de députés, et par la même une diversité d'opinions et de positions. Quant à la question concernant le Pacte républicain, M. Bouedbelli a répondu qu'il y était favorable contrairement aux représentants du parti “Ennahdha” qui considèrent que ce pacte relève de la compétence du Conseil National Constitutionnel. M. Bouebdelli a par ailleurs considéré que le travail au sein de la Haute Commission pour la réforme politique était laborieux et que l'ambiance y est démocratique malgré les mauvaises intentions de certains. Collaboration avec Kamel Eltaief pour le livre « La régente de Carthage » «J'avais demandé une autorisation pour l'ouverture d'une université privée et le président déchu m'avait expressément demandé de l'associer aux bénéfices de ce projet « fifty-fifty » m'avait-il dit. Mes problèmes ont commencés à partir de là. Mon école fut fermée, le projet de l'université libre fût bloqué et c'est grâce à la pression exercée par les parents d'élèves que le ministère de tutelle est revenu sur sa décision de fermeture de mon école après quatre jours. J'avais continué, par la publication, en France, de mon livre « le jour où j'ai réalisé que la Tunisie n'est plus un pays de liberté » (paru également sur internet en téléchargement gratuit juste avant les élections présidentielles de 2009), de m'opposer à Ben Ali qui a décidé la fermeture de mon université privée. L'université a rouvert ses portes depuis janvier 2011 et j'ai reçu la promesse du gouvernement d'autoriser l'ouverture de l'institut « Louis Pasteur » pour l'année prochaine», précise M. Bouebdelli. A propos du livre « la régente de Carthage» , M. Bouebdelli parle de sa collaboration avec M. Kamel Eltaief et de leurs rendez-vous hebdomadaires où M. Kamel Eltaief lui divulguait des informations sur les secrets du palais et, particulièrement, des nouvelles de Ben Ali, de son épouse et de ses beaux frères. M. Kamel Eltaief recevait ces informations de personnes dignes de confiance. M. Bouebdelli se déplaçait à Paris et transmettait ces informations à Slim Bagga et à Nicolas Beau (co-auteur de « La Régente de Carthage »). « Ce processus de travail a continué jusqu'à la publication du livre malgré les menaces de mort contre M. Kamel Eltaief et contre moi » a conclu M. Bouebdelli.