A quelques jours de sa visite officielle en France et 2 semaines après l'attaque du Bardo, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a accordé une interview à la chaine d'information France 24. A cette occasion, le chef de l'Etat a endossé son costume de chef des forces armées et d'artisan des relations diplomatiques de la Tunisie. Interrogé sur l'attaque terroriste du Bardo, BCE a estimé qu'elle a illustré l'envergure internationale de la menace terroriste. « L'attaque du Bardo a illustré l'ampleur de la menace à la quelle nous sommes tous confrontés » a-t-il dit en creux. Interrogé sur l'attente de la Tunisie à traduire l'élan de solidarité manifesté par la France en actions concrètes, le président de la République a affirmé que la « Tunisie assumera ses responsabilités ». « Nous ne comptons pas demander de l'aide sécuritaire à Paris mais toute aide d'un pays ami sera la bienvenue » a ajouté Béji Caïd Essebsi. A une question sur la porosité de l'Etat tunisien à reconnaitre la présence de DAECH en Tunisie, le président de la République a reconnu « la perméabilité de la frontière avec la Libye » où l'Etat islamique compte quelques bastions. Il a concédé, en filigrane, que la Tunisie n'est pas en mesure de contenir entièrement la menace provenant de la Libye. Aussi, le chef de l'Etat a-t-il fait le parallèle entre la transition économique et la stabilité sécuritaire soulignant que la Tunisie ne regagnera des investissements qu'en rétablissant la sécurité. « Pour nous en sortir, nous avons besoin de beaucoup d'investissements extérieurs, mais nous avons conscience que, pour que les investissements puissent arriver dans des bonnes conditions, il faut que les Tunisiens puissent investir dans leur pays et que le climat soit favorable », a argué le chef de l'Etat. Dans un autre registre, diplomatique cette fois, Béji Caïd Essebsi a souligné que la Tunisie s'inscrit dans les pas de la Ligue arabe en réponse à une question sur la position quant à l'intervention saoudienne au Yémen. Tout en réaffirmant le principe de neutralité positive, le chef de l'Etat a fait remarquer que la Tunisie « n'était pas contre ».