Le bureau politique confortablement installé aux commandes de Nidaa Tounes, s'y trouve tellement bien, qu'il n'a, parait-il, aucunement l'intention d'en bouger, ni, même de faire bouger les choses. Le congrès du parti tarde à venir, et ne semble pas près de se tenir, au train où évoluent les choses au sein de la formation politique. Faudrait-il le rappeler ? Ce parti cosmopolite avec des alliances et des compositions, parfois, contre-nature, n'a jamais connu d'assemblée générale élective. Toutes ses instances ont été installées, ou plutôt, imposées, par une poignée de décideurs, souvent au grand dam et au grand mécontentement de la base et d'une grande partie des leaders. Tout le monde se rappelle les grands débats et, parfois, les prises de bec, qui ont été suscités par les dernières modifications dans la composition des instances du parti. Des débats qui ont débordé des salons pour se déverser sur la rue et qui ont laissé voir à tous les observateurs, un nouveau visage, hideux (peut-être, bien, le vrai visage) de cette formation qui s'était scindée en deux et même en plusieurs clans, prêts à s'entretuer pour le moindre fauteuil aux premiers rangs. A leur défense, il faut dire que ces leaders se sentent désormais si près du pouvoir, du moment qu'ils figurent aux premiers gangs de la hiérarchie du principal parti au pouvoir. Mais à leur charge, il faudrait, probablement, rappeler à ce beau monde, que de la façon dont se présentent les choses au sein de ce parti, il ne faudra pas tellement longtemps pour qu'il perde sa première place dans le cœur des électeurs, qui se disent déçus de la façon de gérer de ses leaders, des querelles interminables qui secouent ses rangs, et surtout de la façon dont ses dirigeants ont laissé tomber toutes leurs promesses électorales, et ont, au contraire, pactisé avec des parties politiques, qu'ils ont été recrutés, justement, parce qu'ils devaient en débarrasser la scène politique du pays. Et il semblerait que la guerre des clans n'est pas prête de cesser au sein du parti, bien que de guerre déclarée et impitoyable, elle se soit transformée en guerre froide. Une guerre d'usure entre, d'une part, un clan parvenu au sommet de la hiérarchie du parti, et qui fait tout pour y rester, convaincu qu'il est que ce positionnement va lui assurer l'accès à la « case pouvoir » du pays, et d'une autre part, un autre clan qui ne désespère pas de les en déloger, et qui multiplie les manœuvres de tous types, y compris les coups sous la ceinture. Or, la logique voudrait que, suite aux dernières élections, et surtout, aux difficultés rencontrées par la suite, lors de la constitution des alliances, et de la formation du gouvernement, comme à la prestation « critiquable » des leaders de la formation qui ont bénéficié d'un poste au gouvernement, il vaudrait mieux mettre de l'ordre dans les rangs du parti, et, même y faire un sacré coup de balais, histoire de se doter d'un semblant de renouveau à même de faire oublier les mésaventures passées, et les scandales à répétition de ses réunions. Et c'est, pour l'instant, Hafedh Caïed Essebsi est en train de pousser vers ce mouvement de réforme, et cette action de dépoussiérage. C'est, du moins, ce qui apparait de ses posts publiés sur sa page facebook, où il invite à la tenue du congrès du parti, et où il déplore la fin de non recevoir de la part du bureau politique qui persiste à s'inscrire aux abonnés absents.