Les députés du Front populaire ont estimé que l'audition du ministre de l'Intérieur a huis clos illustre une volonté d'opacité sur les restrictions imposés par l'état d'urgence. Ce de quoi les élus de Nidaa se défendent en arborant le règlement interne de l'Assemblée. Une vive passe d'armes a opposé ce jeudi les députés du Front populaire à ceux de Nidaa Tounès en marge de l'audition du ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, par la commission des droits et des libertés à l'Assemblée des représentants du peuple. Les élus des deux blocs se sont écharpés sur la proposition de Bochra Belhaj Hmida (Nidaa) d'un vote pour une audition à huis clos. La séance a du être levée. La proposition de la députée de Nidaa a provoqué une vive polémique dans les rangs du FP, ces derniers contestant l'audition à huis clos et jugeant que cette procédure souffre « d'un manque de transparence ». Les deux députés du FP, Ahmed Seddik et Mongi Rahoui sont entrés dans une colère noire. Emporté par son élan, le député Mongi Rahoui a acusé le président de la République de vouloir réprimer les libertés. « C'est lui le responsable, c'est lui qui a instauré l'état d'urgence », a-t-il lancé. Non moins remonté, Ahmed Seddik a réclamé que l'audition se déroule en plénière. Les députés du FP ont menacé de boycotter la séance et d'aller manifester dans la rue.