Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a affirmé que la Tunisie était le premier pays à subir les répercussions de l'expansion de l'Etat islamique (DAECH) en Libye soulignant qu'il est de son « devoir » d'entreprendre toutes les mesures pour préserver l'intégrité et la sécurité de son territoire dont le ralliement de la coalition internationale contre cette organisation. Dans un entretien avec l'agence du Moyen-Orient en marge de sa visite en Egypte, le président de la République a souligné avoir traité avec son homologue syrien de tous les sujets d'intérêt commun notamment le dossier libyen. Les deux responsables ont manifesté leur préoccupation par rapport à l'expansion de DAECH et la menace qu'elle constitue pour la région. Interrogé sur la responsabilité des occidentaux dans la prolifération du terrorisme dans la région, le chef de l'état a estimé qu'ils portent une responsabilité dans l'apparition de ces mouvements et ont quelque part conduit à cette situation. Béji Caïd Essebsi a jugé que par la politique qu'ils ont initié envers les musulmans, les occidentaux ont nourri le terrorisme dans la région. Le chef de l'état cite à cet égard l'exemple de l'Irak et de l'Afghanistan. Le président a surenchéri en reprochant une action contreproductive contre l'Etat islamique et un échec patent dans le traitement de la menace jihadiste. Essebsi impute le chaos actuel en Libye au fait qu'elle ait été livré à son propre sort et à des groupes dont les intérêts s'opposent. Il ajoute, par ailleurs, que la solution ne peut provenir que de l'intérieur et que le dialogue incarne la seule forme de consensus possible. Le président de la République a mis en garde contre le piège de l'intervention étrangère en le qualifiant de « désastre » pour les libyens et a exhorté toutes les parties prenantes à ce conflit de s'asseoir sur la même table pour dialoguer et trouver une issue.