Khaled Chouket le leader à Nidaa Tounes, et précédemment nahdhaoui de pure souche, récemment promu ministre dans le nouveau cabinet de Habib Essid, chargé, entre autres, de la fonction de porte parole du gouvernement, a commis, hier à la sortie du conseil de ministres, une erreur, ou plutôt « l'erreur » assassine qu'il ne fallait pas commettre, ceci si on lui accorde le bénéfice du doute pour la considérer comme une simple erreur. Chouket est sorti, tout content, tout heureux, aux médias pour leur annoncer, et annoncer à tout le peuple, qu'ils viennent de décider, lui et ses collègues ministres, de créer, tenez-vous bien, 5000 emplois immédiats à la faveur des jeunes chômeurs de Kasserine, alors qu'apparemment, il n'en était rien. En effet, à peine énoncée, cette déclaration n'a pas manqué de susciter une vague incontrôlable de réactions. Et ce, de la part des jeunes désœuvrés des autres régions qui ont compris qu'il fallait battre le pavé, et éventuellement brûler les postes de police, piller les recettes des postes ou des finances, ou alors, prendre d'assaut les sièges des gouvernorats, pour obtenir, eux aussi, gain de cause, et avoir leur part des « largesses » de ce gouvernement, qui a montré, par la voix de son porte parole, qu'il avait toutes les ressources, mais qu'il fallait, simplement, le pousser dans ses retranchements pour qu'il daigne sortir ce qu'il a, et exaucer les vœux des citoyens. Mais voilà que le lendemain, il s'avéra que ce qu'avait avancé le ministre Chouket n'avait aucun lien avec la réalité, et que les 5000 emplois dont il était question, étaient destinés aux jeunes chômeurs de tout le pays, et non pas, seulement les jeunes de Kasserine. Ensuite, ce fut le ministre des finances, Slim Chaker, qui avait présidé le conseil des ministres d'hier, qui a du monter au créneau pour préciser qu'il ne s'agissait nullement, de 5000 emplois, mais qu'il s'agissait de 5000 opportunités de travail pour les jeunes du pays, sous toutes les formes et avec tous les mécanismes de travail, donc, pas forcément des recrutements fermes. Et il paraitrait, selon Slim Chaker, que le chef du gouvernement, Habib Essid aurait piqué une colère, hier, alors qu'il était à Davos, quand il a entendu les « promesses » de son ministre Chouket. Il aurait, alors, appelé Chaker pour lui demander des explications. Ce à quoi, celui-ci a répondu qu'il s'agissait d'une malheureuse « erreur de communication ». Et c'est probablement, suite à çà, que Habib Essid, conscient des répercussions qu'allait avoir cette « erreur de communication », décida d'écourter son séjour à l'étranger et le retour immédiat au pays. Une erreur, si toutefois, c'en est une, qui va, maintenant, mettre le feu au pays, et plus rien ne va pouvoir arrêter la nouvelle vague de protestations qui va s'en suivre. Même pas, le cas échéant, le limogeage de cet apprenti ministre qui aura su, à sa première sortie, mettre le pays à feu et à sang.