Il a disparu de la circulation depuis sa « malencontreuse » dernière sortie aux médias, où il a annoncé des milliers de recrutements au profit des jeunes de Kasserine, ce qui, apparemment, ne coïncidait pas exactement, avec ce qui avait été préconisé en conseil des ministres. D'aucuns sont, même, allés jusqu'à prétendre qu'il a été mis en disgrâce par Habib Essid qui n'avait pas apprécié la « gaffe » de communication commise, en ce moment là, et qui avait contribué à mettre le feu aux poudres dans le pays. Mais aux dernières nouvelles, il paraitrait que le ministre Khaled Chouket a réussi à se maintenir, et garderait, toujours, sa fonction de porte parole du gouvernement. Puisque c'est en tant que tel qu'il a accordé, ce dimanche 7 février, une déclaration au quotidien Assabah. Une déclaration où, encore une fois, il n'a pas failli à son habitude de diffuseur de « bonnes nouvelles » au peuple tunisien. Car, alors que tous les tunisiens, du citoyen Lambda au chef de l'Etat ne cachent pas leur appréhension de ce qui est en train de se préparer en Libye, en rapport avec la montée en puissance des groupes armés terroristes, Daech et Cie. Et aussi, en rapport avec les projets annoncés des puissances occidentales d'attaquer ces parties sur tous les fronts. Les tunisiens redoutent, de ce fait, les inévitables retombées de ces actions sur le pays, avec des fuites massives de civils vers nos contrées, avec ce que çà signifie comme « désagréments » dont avaient déjà bavé les tunisiens en 2011 au moment de l'offensive menée contre le régime de Kadhafi, mais aussi, et surtout, les inévitables fuites des groupes armés des frappes occidentales pour venir se réfugier parmi nous. Envers cette situation, les tunisiens ne cachent pas qu'ils voient d'un mauvais œil le fait de maintenir grandes ouvertes nos frontières avec la Libye. D'ailleurs, ils n'ont pas raté une occasion et n'ont épargné aucun support de communication, et notamment les réseaux sociaux, pour déclarer leur appréhension, et pour demander vivement, aux autorités de boucler les frontières tunisiennes avec cette terre mise à feu et à sang. Cette affaire, comme on le devine bien, met, aussi, dans l'embarras les autorités tunisiennes, qui doivent ne parler que de çà en discutant avec les forces qui préconisent l'intervention militaire en Libye. Mais voilà que le super doué en communication, Khaled Chouket, nous revient en ce weekend, pour « calmer » toutes nos appréhensions et pour signifier au monde entier, que la Tunisie toute entière, puisqu'il parlait au nom du gouvernement, n'avait rien à redouter de ce conflit qui s'annonce, et que la Tunisie ouvrira, comme à son accoutumée, ses frontières pour accueillir à bras ouverts les « frères » libyens, toutes factions confondues. De quoi jeter un GROS pavé dans la mare qui vient à peine de reprendre un semblant de calme après sa dernière sortie... Sacré Chouket ! Quand on est doué en communication, on est vraiment doué ! N'empêche qu'il importe de souligner au chef du gouvernement, Habib Essid, une chose : Si la sortie de Khaled Chouket et sa déclaration au journal Assabah, sont une sorte de lancer de ballon d'essai de la part du gouvernement, histoire de tester la réaction des tunisiens, c'est bien joué de sa part. Mais sinon, il va falloir qu'il se mette sérieusement à penser à trouver un autre porte parole pour son équipe. Un porte parole qui sache aménager les citoyens et qui puisse leur administrer, à doses savantes et filées, les mesures décidées en haut lieu, et qui risquent de « faire mal » !