Le vieux port de Bizerte, image idyllique de carte postale pour les nostalgiques de la capitale du Nord de la Tunisie, est l'emblème de la ville, qui a été, de tous temps, ouverte vers la mer, et qui en vit. Le vieux port haut lieu historique de Bizerte est devenu au gré des caprices du projet de « La Marina de Bizerte » une décharge nauséabonde avec des amas de détritus flottant sur une eau saumâtre et malodorante. Une situation qui commence à inquiéter et à faire râler les riverains, et surtout, les pêcheurs de la ville qui utilisent le vieux port comme point d'attache de leurs frêles embarcations. Le responsable de cet état de fait, selon les intéressés, le projet de la Marina de Bizerte. Un projet colossal, gigantesque qui a obstrué la façade de la ville, sur la mer, par un mur de béton, hideux et mal inspiré. Ce chantier aurait, selon les pêcheurs, été mal étudié de façon à ce qu'il ait occasionné l'obstruction du canal qui relie le vieux port à la mer ouverte, de façon à ce que le mouvement de renouvellement des eaux est devenu quasi nul, générant la situation actuelle d'entassement des ordures et de dénaturation des eaux du port. Les pêcheurs côtiers déplorent cette situation d'autant plus qu'au départ il était prévu que les riverains seraient dédommagés en étant intégrés dans les postes de travail qu'allait générer le projet. Mais, hélas, le projet reste inachevé, de façon, disent-ils, qu'il ne fonctionne toujours pas, et empêche les gens de fonctionner. Une situation qui risque de virer au drame écologique et sanitaire avec l'approche de la saison chaude, et qui nécessite une prise en main urgente et radicale.