Conspués et honnis, les anciens membres du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous sortent aujourd'hui du bois à la faveur du projet de réconciliation nationale. Le président de la République a affirmé à maintes reprises sa volonté inébranlable de faire aboutir son projet de réconciliation. Malgré la controverse qu'il suscite, le président estime qu'il faut définitivement faire table rase du passé pour être en mesure de se tourner vers l'avenir. Le président a instauré l'idée de l'expiation par le repentir. Actuellement en veilleuse, le projet continue, néanmoins, de faire parler et ouvre une brèche pour des anciens du Rassemblement constitutionnel démocratique qui font de leur statut un faire-valoir. D'aucuns s'interrogent sur la légitimité qui les autorise à s'adresser à une opinion ayant vomi leurs magouilles et turpitudes. Eux se posent comme les victimes d'une vindicte populaire les ayant mis au banc de la société. Tel est le cas d'un ancien membre d'une cellule du RCD de Hammam Sousse qui clame son opposition au projet de réconciliation nationale sous sa mouture actuelle. Walid Mhiri est monté au créneau, mercredi, sur les ondes de Jawhara Fm contre les caciques de l'ancien régime. S'il ne s'est pas exonéré d'une certaine responsabilité, l'ancien membre de la cellule du RCD a affirmé que le véritable tort impute aux dirigeants se trouvant alors au cœur de la machine du pouvoir. Walid Mhiri soutient qu'ils se proclament désormais en donneurs de leçons et affichent leur soutien au projet de réconciliation car leur offrant une opportunité rare de sa blanchir. L'ancien membre de la cellule du RCD de Hammam Sousse a désigné l'ancien secrétaire général du RCD, Mohamed Gherianni, comme coupable et n'a pas manqué de l'accuser. Sur un ton acerbe, il a critiqué sa dernière visite au président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, après son accident de voiture. « Les symboles de l'ancien régime se présentent aujourd'hui comme alternative et tentent à nouveau de se propulser au devant de la scène médiatique et politique », a asséné Walid Mhiri. Renvoyé par Zouheir El Jiss aux RCDistes ayant endossé de nouveaux costumes, l'ancien membre de la cellule du RCD de Hammam Sousse a critiqué l'hiérarchie établie entre les différentes parties prenantes du RCD. « Nous n'étions que les sous-marins des anciens dirigeants. Nous n'avons pas nui à grand monde. Nous avons pourtant été sacrifiés à l'autel de l'ancien régime alors que les principaux coupables jouissent d'une impunité totale », a-t-il ajouté en substance. Walid Mhiri a affirmé que le principe de réconciliation a été acté par le refus de l'exclusion dans la loi électorale soulignant, ainsi, que le projet de réconciliation économique et financière est la seule initiative qui vaille.