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Donald Trump, candidat de la sédition et de l'hégémonie (Partie II)
Publié dans Tunisie Numérique le 22 - 07 - 2016


Partie I

Sur sa lancée, le verbe tout aussi excessif que scandaleux, les autres thèmes développés par l'enfant terrible des républicains ne sortent pas de cette moule arrogante, raciste et omnipotente. Ci-après un florilège certes arbitraire mais non moins édifiant sur la pensée acide et grandiloquente de Donald Trump, si jamais pensée il y a !
Sur l'immigration en général, et mexicaine en particulier, il n'y va pas par quatre chemin. Son idée, qu'il prétend ingénieuse, consiste à construire un mur tout le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique (3.000 Km) et à en faire payer le coût au gouvernement mexicain. Il assène, à qui veut bien entendre ses envolées racistes " Les immigrés mexicains ramènent de la drogue, du crime, ils envoient leurs violeurs".
Pire encore sur l'échelle raciste, Donald Trump préconise "l'arrêt total et complet de l'entrée des musulmans aux Etats-Unis", quel qu'en soit le motif (tourisme, affaire, étude, migration). Mesure dont sont exemptés (Grand prince le Trump) les soldats américains de confession musulmane, sous réserve de les surveiller. A se demander quel serait le sort des américains musulmans en dehors de l'appareil militaire ?!
Au registre politique extérieur, «The Donald» donne un coup de pied dans la fourmilière. Il se surpasse en effets d'annonce et en formules coup de poing. Il n'hésiterait pas, a-t-il éructé, d'employer l'arme nucléaire contre l'Europe si la sécurité américaine était menacée. Sur un autre plan, il entend déclarer une guerre économique à la Chine, contraindre la Corée du Sud à payer la protection américaine. Concernant la Russie, il feinte tout le monde, il ne tarit pas d'éloges sur Poutine et annonce son projet de ressortir les Etats-Unis et la Russie de l'adversité vers la coopération. Pour la Syrie, il pense que "Bachar Assad n'est pas le problème mais l'Etat Islamique" et déclare voir d'un bon œil la coopération militaire entre Moscou et Damas pour éradiquer le groupe terroriste.
Sur la question palestinienne, Donald Trump bombe le torse en promettant de "résoudre le conflit israélo-palestinien en deux semaines". Affirmant soutenir la solution des deux Etats, il ne fait que montrer patte blanche à l'entité sioniste, en lui criant son soutien irréversible et irréductible, "personne d'autre n'est plus pro-Israël que je ne le suis. Nous devons protéger Israël. Israël est tellement important pour nous", aime-t-il répéter à l'envi, poussant l'allégeance jusqu'à s'engager à reconnaitre Jérusalem comme la capitale et à y transférer l'ambassade des Etats-Unis,sise actuellement à Tel Aviv, ligne qu'aucune administration américaine n'a franchi jusqu'à présent.
Fidèle à son slogan "MakeAmerica Great Again!", Donald Trump compte rétablir la puissance militaire américaine absolue, joue les gros bras, sur un ton de menace à peine voilé, en bombardant "l'armée américaine sera si puissante que je ne pense pas que nous aurons besoin de l'utiliser. Personne ne viendra nous chercher." L'humanité tremble déjà !
Il fait plus fort s'agissant de lutte contre le terrorisme. Donald Trump. Il souffle le chaud et le froid. S'il promet de raser l'Etat Islamique, objectif de Barack Obama du reste, donc il n'invente rien, Tonton flingueur ne s'est pas gêné pour dire qu'une fois la Maison Blanche conquise, il " ordonnera aux forces armées de tuer les familles de terroristes......les militaires américains ne vont pas me dire non". Il ne cesse de s'en vanter. La classe quoi !!
Dans le même ordre de sinistres idées, en matière de lutte contre le terrorisme, Donald Trump trahit sa fibre fasciste et inhumaine, faisant part de sa volonté de "réinstaurer le supplice de la baignoire... et d'en imposer bien pire". Etant signalé que le supplice de la baignoire est une méthode de torture, pratiquée sous le funeste règne de George Bush, déclarée en infraction des Conventions de Genève sur le droit international humanitaire, notamment les règles de protection des personnes en cas de conflit armé (soldats, blessés, prisonniers de guerre, civils et biens).
En matière d'environnement, le comble est atteint. Pour le facétieux Donald Trump, le changement climatique n'est qu'une farce, c'est juste "une histoire de météo". Son mauvais génie lui a offert le fin fond de la question, affirmant, sans sourire, que le changement climatique n'est qu'un "concept qui a été inventé par les Chinois pour rendre les produits américains non-compétitifs". Rien que ça !! Plus crétin, tu meurs !
Au sujet du deuxième amendement de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique garantissant pour tout citoyen américain le droit de porter des armes à feu, le vieux cow-boy Trump, membre à vie de la National Riffle Association (NRA), grand lobby, avec 10 millions d'adhérents, donc autant d'électeurs, dégaine et arrose son électorat. Il défend, toutes griffes dehors, le port et la vente libre d'armes à feu, et ce malgré la multiplication des fusillades, des gangs armés et des assassinats par arme à feu, notamment dans les établissements scolaires et universitaires.
Le dernier point, et non des moindre, Donald Trump, moralisateur à deux sous, par pure opportunisme politique pour faire une offensive de charme auprès des fidèles de l'église protestante, dominante aux Etats Unis (le seul président américain qui n'est pas protestant est John Fitzgerald Kennedy, catholique de par ses origines irlandaises), a changé son fusil d'épaule, a fait volte-face, lui qui a toujours été favorable à l'avortement. Désormais, il veut interdire l'avortement et serre encore plus le vis jusqu'à promettre découper les subventions aux établissements de santé pratiquant l'IVG (Interruption Volontaire de la Grossesse) et de sanctionner les femmes qui y ont recours en leur faisant subir "une sorte de punition". Levée de bouclier, tollé général, manifestation à la rue, notamment à New York.
En résumé, la candidature de Donald Trump s'apparente à une caricature, qui plus est de mauvais goût, de la société américaine. Il est catalogué hors-norme, inclassable, échappant à la typologie politique classique. Il n'a pas un vrai programme mais un fuseau d'options qu'il rectifie au gré de ses humeurs, des contingences politiques et des auditoires. Son discours n'a ni cohérence ni profondeur tant le bonhomme accuse une effarante pauvreté intellectuelle. Il se veut un leader d'opinion mais il a un référentiel fasciste et développe un anévrisme impérialiste. Il mène bataille au sein du système et non contre le système. Il ne veut pas d'une Amérique partenaire mais d'une Amérique maitre du monde.
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