Le deuxième débat entre les deux candidats à l'élection présidentielle américaine a été particulièrement houleux. Pour Trump, la contre-attaque était l'ultime recours pour faire oublier les déboires du premier débat et les récentes polémiques qui ont entaché sa campagne. Le candidat républicain a attaqué, tous azimuts, sa rivale la renvoyant aux scandales sexuels de son mari. Cicéron le recommandait dans son « Petit Manuel de campagne électorale ». Afin d'être à son avantage, il est conseillé de trouver le moyen de jeter l'opprobre sur ses compétiteurs en évoquant quelque scandale conforme à leurs mœurs (crime, débauche ou corruption). Le couvercle des mœurs a régné sur le deuxième débat de l'élection présidentielle américaine. La récente vidéo de Donald Trump a provoqué un tollé aux Etats-Unis poussant même quelques élus républicains à désavouer publiquement le magnat de l'immobilier. Dans un camp jugé conservateur, on tolère mal les vantardises d'un homme sur ses prouesses et sa grande propension à l'obscénité. Pour remonter la pente, le républicain a usé de l'attaque tous azimuts. Pour détourner l'attention de ses déboires, Trump a puisé dans le réservoir du passé et a remonté aux scandales de l'ancien président des Etats-Unis et mari de la candidate démocrate, Hilary Clinton. Entaché par les scandales de mœurs, la présidence Bill Clinton s'est invitée au débat. Avant le lancement du débat, le candidat républicain a convoqué une conférence de presse avec quatre femmes dont trois se présentent comme des victimes d'abus sexuels du mari de la candidate démocrate. Trump les a conviées à suivre le débat en direct. Il a enfoncé le clou en évoquant l'usage d'une messagerie privée de la candidate démocrate: « si je gagne, je vais donner l'ordre à mon attorney general de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu'il n'y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées », a menacé Trump. Mise en cause dans sa probité, la candidate démocrate a voulu en minimiser le poids en lançant sur un ton railleur qu'il était bien « qu'un homme comme Trump ne soit pas chargé des lois aux Etats-Unis ». Riposte cinglante du républicain: « parce que vous serez en prison ». La meilleure défense reste toujours l'attaque. Trump en a fait l'illustration dimanche sur l'arène de la Washington University au Missouri. Affaibli dans les sondages, désavoué dans son propre camp, le candidat républicain se devait d'éviter une implosion complète pour conserver une chance dans la course à la Maison Blanche.