La section tunisienne d'Amnesty a fêté, samedi, à Tunis, le cinquantenaire du mouvement international. Plusieurs actions festives ouvertes au public ont été organisées dans différents lieux de la capitale. Un lâcher d'une centaine de ballons marqués aux noms de nombreux prisonniers politiques en Tunisie et dans le monde a été organisé à la place des droits de l'Homme à Tunis. “Cette action symbolique” précise M. Chokri Ben Jannet, Vice-président de la section Tunisienne, est en lui-même un événement puisque cette association avait eu, depuis sa création, de grandes difficultés à accéder aux espaces publics et à exercer le droit de manifester dans la rue. Suite au refus, en 1990, par la section tunisienne d'Amnesty International d'un don de 10 mille dinars offert par l'ancien Président Ben Ali, la section a payé “ce souci d'indépendance” par un blocus et une marginalisation totale de ses activités en se voyant refuser tout accès aux médias et aux lieux publics. “Avec la révolution du 14 janvier, nous sommes engagés dans une nouvelle étape délicate et l'ensemble des défenseurs de droits humains se doivent d'oeuvrer pour inscrire ces droits en tête des priorités de la nouvelle République”, a clamé Habib Marsit, président de la section et ancien prisonnier politique sous le régime de Bourguiba, à l'ouverture du spectacle organisé par la section au centre culturel d'El Menzah VI. “La section Tunisienne d'Amnesty International poursuivra sa contribution à la promotion des droits de l'Homme en Tunisie et dans le monde”, a soutenu le président de la section. La section tunisienne d'Amnesty International, qui avait obtenu son visa légal en 1988, est la plus ancienne section du mouvement international dans le monde arabe et en Afrique.