Une grève générale a paralysé jeudi 22 novembre 2018, à l'appel de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), le secteur public, ce secteur qui emploie environ 670.000 personnes. La grève de jeudi a été couronnée de succès avec un taux 95%, selon l'organisation des travailleurs qui demande à travers ce mouvement de protestation des augmentations salariales et une hausse du pouvoir d'achat de cette catégorie de travailleurs. Ces demandes, qui n'ont pas reçu l'approbation du gouvernement de Youssef Chahed en raison de la rupture des pourparlers, ont draîné plus de 5.000 citoyens à répondre à l'appel de l'UGTT et à participer à une grande manifestation devant l'Assemblée des représentants du peuple, au cours de laquelle ils ont scandé plusieurs slogans, exigeant notamment le départ du gouvernement et l'augmentation des salaires de la fonction publique face à la hausse de l'inflation, rejetant la mise du pays sous le joug du Fonds monétaire international (FMI). Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, a déclaré lors de son discours devant le rassemblement que cette grève était un succès sans précédent, condamnant la politique menée par le gouvernement de Youssef Chahed pour appauvrir le peuple et l'affamer avec l'absence de la préservation de la souveraineté nationale et l'indépendance de la décision nationale, évoquant l'existence de “chambre noires au-delà des mers “. Dans son discours, Taboubi a menacé le gouvernement d'escalade et de s'orienter vers des mouvements plus vigoureux afin de garantir le droit et de défendre les revendications légitimes et urgentes face au coût élevé de la vie et la détérioration du pouvoir d'achat. Plusieurs députés, de Nidaa Tounes, du Front populaire et du Mouvement démocratique, ont soutenu ce rassemblement, estimant que les revendications des travailleurs sont légitimes. Une crise sociale suffocante s'ajoute à la crise politique que traverse actuellement le pays. Quelle expression prendront les prochains mouvements de protestation de l'Union générale tunisienne du travail pour obtenir la satisfaction de leurs revendication? Et comment le gouvernement de Youssef Chahed qui vient d'être remanié il y a quelques jours, va-t-il gérer cette bouillonnante tension sociale ?