Le président de l'association des magistrats tunisiens (AMT), Anes Hammadi a déclaré, dimanche 29 novembre 2020, que l'annulation de la grève est tributaire de la réponse du gouvernement aux demandes des magistrats concernant l'importance de l'adoption d'un protocole sanitaire dans les tribunaux, l'amélioration des conditions de travail et la réforme de tout le système judiciaire. Il a, dans ce sens, estimé que l'exacerbation de la situation judiciaire résultait des récentes déclarations du ministre de la Justice, en ce qui concerne les mouvements de protestation des magistrats qu'il a qualifiés de " graves et irresponsables ". Dans une déclaration à l'agence TAP, en marge de la tenue de l'Assemblée nationale urgente et extraordinaire de l'AMT, Hammadi a souligné la portée d'un dialogue responsable et constructif avec la présidence du gouvernement et la présidence de la République, sur l'encadrement sanitaire des juges, surtout dans cette conjoncture difficile marquée par l'épidémie du coronavirus, ainsi que sur l'amélioration des conditions de travail dans les tribunaux, l'augmentation du budget du ministère de la Justice, l'amélioration des situations financières, la révision de l'échelle salariale des juges et le développement des textes législatifs et lois régissant le système judiciaire. S'exprimant à la même source, il a considéré que " les mouvements de protestations des magistrats et leur entrée en grève de longue durée est un état de fait sans précédent ", faisant valoir que cette situation exige la poursuite du militantisme pour protéger le corps judicaire de la marginalisation, préserver les droits des justiciables et consolider les fondements de la justice. Et d'ajouter : "nous sommes obligés de défendre le corps judiciaire pour éviter l'effondrement de l'Etat. Notre espoir est de poursuivre le dialogue avec la présidence du gouvernement sur des bases solides pour mieux servir les citoyens et garantir l'indépendance du corps judicaire et sa neutralité". Hammadi a évoqué, dans ce contexte, la compréhension de l'ensemble des juges pour ce qui concerne la situation financière du pays, mais l'amélioration des situations financières des juges, selon les normes internationales, devient une condition sine qua non pour éviter toute suspicion pouvant caractériser l'environnement des juges, nuisant ainsi à leur crédibilité et à leur indépendance.
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