Sous le signe “Vigilance pour réussir la transition démocratique”, le 6ème congrès de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) a entamé ses travaux, hier vendredi 9 septembre après-midi à Tunis, après onze ans d'interdiction et de répression exercées par l'ancien régime. “Le congrès de la LTDH se tient dans une conjoncture exceptionnelle suite à la Révolution qui a libéré le pays de la dictature et de l'oppression et a permis à la Ligue d'ouvrir une nouvelle page de son histoire”, a affirmé le président de la LTDH, Mokhtar Trifi, à l'ouverture du congrès marquée par la présence du Premier ministre du gouvernement de transition Béji Caïd Essebsi. Le 6 ème congrès de la LTDH se tient après une interdiction de plus de dix ans. Son dernier congrès date de l'an 2000. La LTDH avait été empêchée à deux reprises de tenir son congrès durant la dernière décennie, bloquée par des jugements judiciaires qui étaient en réalité des décisions politiques », a précisé le président sortant de la LTDH. Le régime de Ben Ali a exercé sur le peuple une répression sévère d'où la nécessité d'œuvrer en vue de défendre les droits des citoyens avec célérité et efficacité a poursuivi M. Trifi. La ligue, a-t-il affirmé, revendique aujourd'hui la réalisation d'une justice indépendante qui assume pleinement son rôle, loin de toute ingérence politique et de pressions financières ou médiatiques. Parmi les priorités de la LTDH, a-t-il ajouté, on relève la nécessité de contribuer à la réussite du processus de transition démocratique. M. Trifi a aussi insisté sur l'importance de réhabiliter l'institution sécuritaire afin que ses interventions se fassent dans le respect des droits du citoyen et de son intégrité physique. “Nous n'admettrons pas que des personnes puissent bénéficier de l'impunité quelles que soient leurs responsabilités et leurs positions”. Le Premier ministre du Gouvernement de transition Béji Caïd Essebsi a pour sa part souligné que la LTDH, grand acquis national, “a pu tenir ce congrès grâce aux sacrifices consentis par nombre de militants”. Passant en revue les décisions du gouvernement de transition durant les six derniers mois, il a cité en particulier l'amnistie générale. Des mesures sont actuellement en cours d'examen afin de procéder au dédommagement des victimes des violations des droits de l'homme en Tunisie, a-t-il indiqué. Le Gouvernement a également levé certaines réserves émises par la Tunisie sur des protocoles et des conventions internationales en rapport avec les droits humains, a-t-il précisé. Le conseil des ministres, réuni vendredi, a approuvé deux projets de décrets autorisant le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme à ouvrir un bureau à Tunis outre l'approbation des deux projets de décrets relatifs aux partis politiques et aux associations.