En mai 2021 l'Union européenne (UE) et la Tunisie se sont mis d'accord pour un paquet de 600 millions d'euros, dans le cadre d'un programme d'assistance macro-financière (AMF) pour faire face aux ravages du Covid-19. En juin 2021 Tunis a touché la moitié de ce pactole, 300 millions d'euros, de précieuses ressources pour oxygéner des caisses publiques exsangues. Et l'autre moitié, me direz-vous, dont la Tunisie a cruellement besoin en ce moment ? Elle devait être versée avant fin 2021, mais manifestement l'exécutif tunisien n'est pas près d'en voir la couleur, à en croire le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell… Avec la fermeté très diplomatique qu'on lui connait, Borell a déclaré que "l'autre moitié sera bloquée jusqu'au rétablissement des usages démocratiques". C'est on ne peut plus clair. Le chef de l'Etat tunisien, Kais Saied, entendra-t-il le message et surtout fera-t-il ce qu'il faut pour ramener très vite le partenaire européen à de meilleurs sentiments ? Il n'en prend pas le chemin pour le moment au vu de la trajectoire du processus constitutionnel et institutionnel… Pourtant cette seconde tranche de quelque 1 milliard de dinars – tout de même ! – ferait le plus grand bien à la Tunisie, comme le prêt algérien de 300 millions de dollars qui est la dernière bonne nouvelle pour les finances publiques tunisiennes. Tunis a entamé ce lundi 14 février des négociations techniques laborieuses lesquelles au meilleur des cas donneront des résultats dans 2 voire 3 mois, alors que les urgences sont là et ce, dès ce mois de février avec l'éternel casse-tête des salaires de la fonction publique… L'ambassadeur de l'UE en Tunisie, Marcus Cornaro, disait ceci en mai 2021 : «Ce décaissement de 300 millions d'euros arrive à un moment important alors que la Tunisie a besoin de financements pour continuer à faire face à l'impact social et économique de la COVID 19. C'est une preuve supplémentaire du soutien sans faille de l'UE à son partenaire tunisien. [..] Par ailleurs l'UE soutient les efforts en cours pour parvenir à un plan de réformes structurelles sur lequel le gouvernement et tous ses partenaires doivent s'engager. Ces réformes permettront à la Tunisie de relever ses défis notamment financiers, mais surtout, offriront de nouvelles perspectives d'emplois et d'avenir pour toutes et tous en Tunisie. " La dernière fois qu'on a entendu Marcus Cornoro il était beaucoup moins tendre avec le chef de l'exécutif tunisien. Tout cela pour dire que Tunis a du pain sur la planche pour retrouver sa place au firmament des démocraties du continent. Et puisque cette affaire devient aussi une affaire de gros sous, ça va commencer à très embêtant pour le président de la République…. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!