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Russie-Ukraine : Un camouflet pour Macron, le prochain sera fatal
Publié dans Tunisie Numérique le 21 - 02 - 2022

Il n'y a aucun doute : le chef de l'Etat français et président du Conseil de l'Union européenne, Emmanuel Macron, se dépense sans compter pour éviter que les canons russes et ukrainiens parlent. Il est allé au charbon jusqu'en Russie, s'est farci les humiliations et vexations du "Tsar" russe, Vladimir Poutine, sans parler des innombrables coups de fil qu'il a passés. Bon, nous n'irons pas jusqu'à dire que si Poutine n'a pas frappé c'est uniquement grâce à Macron, mais le fait est que son activisme est très utile…
La débauche d'énergie du président français permet au moins de fixer une bonne fois dans la tête du maître du Kremlin que le premier coup de feu en Ukraine pourrait déclencher automatiquement une batterie de représailles qui vont progressivement étouffer l'économie russe. Et si Poutine hésite à manger l'Ukraine c'est surtout à cause de tout ce qu'il a à perdre. Les Ukrainiens devront peut-être leur salut à cette toute petite voix de la sagesse – certains diront "realpolitik" – qui reste encore au président russe. Donc de ce point de vue au moins son homologue français rend bien des services au monde entier. Reste à savoir s'il n'en fait pas ou n'en dit pas un peu trop…
Dans la nuit de dimanche à ce lundi 21 février, un communique de la présidence française nous apprend qu'après un énième coup de fil de Macron, les présidents russe et américain ont "accepté le principe" de se voir, mais ce sommet "ne pourra se tenir que si la Russie n'envahit pas l'Ukraine", précise l'Elysée…
Le chef de l'Etat français "a proposé qu'un sommet puisse se tenir entre le Président BIDEN et le Président POUTINE, puis avec toutes les parties prenantes, sur la sécurité et la stabilité stratégique en Europe. Les Présidents BIDEN et POUTINE ont chacun accepté le principe d'un tel sommet", lit-on dans le communiqué cité par BFM TV...
Jusqu'ici tout va bien, et le camp de Macron se met à rêver d'un succès diplomatique majeur qui retentirait aux quatre coins du monde. Ce qui à moins de deux mois des élections françaises serait un énorme coup pour tenir en respect Marine Le Pen, Eric Zemmour, Valérie Pécresse et compagnie. C'était sans compter sur le grain de sable qui vient enrayer toute la machine. Et oui, il y en a toujours un avec Poutine…
Quelques heures à peine après l'exultation de l'exécutif français, patatras le Kremlin gâche la fête en assénant qu'il est "prématuré" d'évoquer un sommet entre Poutine et Joe Biden. "Il y a une entente sur le fait de devoir continuer le dialogue au niveau des ministres (des Affaires étrangères). Parler de plans concrets d'organisation de sommets est prématuré", a dit devant la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. C'est on ne peut plus clair…
Mais il y a pire pour le président français, il y a cette déclaration aux allures de camouflet pour le vaillant et volontaire Macron : "Une rencontre est possible si les chefs d'Etat (russe et américain) le jugent utile", a ajouté le porte-voix de Poutine, avant de lâcher que les présidents russe et américain peuvent toujours "quand c'est nécessaire" causer "au téléphone ou d'une autre manière". Le président français a manifestement oublié qu'il a affaire à un personnage retors – Poutine -, qui peut dire une chose et son contraire dans la même journée, même sur un sujet aussi grave qu'une guerre…
On comprend l'empressement de Macron pour en finir avec ce boulet russo-ukrainien qui pollue complètement sa réélection, mais ce coup de semonce lui rappelle qu'il marche sur des oeufs et qu'il ne doit pas aller trop vite en besogne. C'est ainsi qu'il gardera sa crédibilité, nationale et internationale. Et c'est ainsi qu'il pourra peut-être associer son nom, même en tout petit, aux initiatives qui auront permis au monde d'éviter un troisième cataclysme après 1914-1918 et 1939-1945…
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