Selon une note publiée aujourd'hui par l'Observatoire National de l'Agriculture (ONAGRI) sur la filière Céréales en Tunisie, la consommation par habitant en blé dur a enregistré une régression importante au cours des 30 dernières années, avec un maximum de 117,2 Kg/habitant en 1985 et un minimum de 63,8Kg/habitant en 2015 et ce, d'après les chiffres de l'enquête de consommation réalisée par l'Institut National de la Statique (INS) en 2015 . Quant au blé tendre, la consommation de ce produit a connu une tendance haussière, elle était de l'ordre de 72,2 Kg/habitant en 1985 pour devenir 84,9 Kg/habitant en 2015. Selon un rapport publié par le département américain de l'agriculture (USDA) en mars 2022, il estime la consommation intérieure totale de 3,1 MMT (million de tonne métrique) et ce pour la campagne agricole 2022/2023, et une consommation par habitant de 260 kg durant la même période, pour une population de 12,02 millions d'habitants. La Tunisie n'est pas autosuffisante en produits céréalier et importe presque 50% de ses besoins, un taux susceptible d'atteindre 75% dans les prochaines années avec la détérioration des conditions climatiques, indique l'observatoire alors que les importations des céréales montrent une tendance haussière expliquée par la hausse des prix, l'accroissement de la demande des produits céréaliers et la régression de rendement des cultures céréalières. On note, en outre, que selon le Conseil international des céréales (CIC), les prix du blé tendre ont évolué à la hausse depuis juillet jusqu'à décembre 2021. Depuis le début de l'invasion de L'Ukraine par la Russie et jusqu'au 8 avril les prix des blés tendres européen et américain ont respectivement augmenté de 32,8% (pour atteindre 423,25 dollars/tonne) et 27,8% (pour atteindre 478,4 dollars/tonne) comparés à leurs prix moyens de janvier 2022, avec des pics, respectivement, 449 dollars/tonne (15-03-2021) et 539 dollars/tonne (03-03-2021). D'après les experts, trois leviers sont nécessaires pour faire face aux chocs à court terme dans le monde et avantager la sécurité alimentaire. Il s'agit, à ce titre, de l'accélération de la transition vers des régimes alimentaires plus sains avec moins de produits d'origine animale, de la réduction du gaspillage et les déchets alimentaires et de l'augmentation de la production de légumineuses. Ceci permet d'accroître la diversité des rotations de cultures et de remplacer les engrais de synthèse. Un rapport sur la filière céréalière en Tunisie élaborée par le ministère de l'agriculture et le FAO montre que les céréales constituent de plus en plus l'aliment de base de la population tunisienne dont le régime est un régime caractérisé par une forte consommation de produits végétaux, particulièrement les céréales qui procurent 49,2% des calories, 50,9% des protéines, 42,5% du fer et 19% du calcium d'après les chiffres l'enquête de consommation réalisée par l'INS en 2015 . Selon l'enquête, les dépenses alimentaires en céréales sont de l'ordre de 149,192 dinars/personne/an représentant environ 4% des dépenses globales des ménages et 13% des dépenses alimentaires totales. Néanmoins et en analysant les quantités consommées par espèces, les données révèlent que pendant que le blé dur pèse de moins de moins dans la ration du consommateur tunisien (une chute de 46% entre 1985 et 2015), le blé tendre montre pendant la même période une croissance de presque 18% au niveau national. La baisse de la consommation du blé dur est, en effet, partiellement compensée, à partir de 2005, par l'augmentation de la consommation du blé tendre (sous forme de biscuits et pâtisseries) et celle des autres céréales dont le riz et l'orge. Cette substitution progressive est liée aux changements des habitudes alimentaires des tunisiens avec une plus grande diversification de produits, expliqués par l'urbanisation, les nouveaux modes de vie, le développement de l'industrie agroalimentaire et l'expansion de la grande distribution. Selon le milieu d'habitat, la diminution de la consommation du blé dur au détriment du blé tendre est plus observée en milieu rural (-48% contre -20% en milieu urbain) où le blé tendre a presque doublé entre 1985-2015 alors qu'il enregistre une légère baisse en milieu urbain de 9%. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!