L'ex-président sud-africain Jacob Zuma balayé par une méga affaire de corruption autour du plus gros contrat d'armement depuis la fin de l'apartheid (quelque 5 milliards de dollars), et maintenant son successeur pris dans la tempête d'une somme douteuse planquée chez lui. Que le tout-puissant parti de Nelson Mandela, l'ANC (African National Congress), décide de voter l'éviction de Cyril Ramaphosa ou pas, le mal est fait. L'opprobre sera jeté sur la deuxième économie du continent… La destitution, c'est l'épée de Damoclès au-dessus de la tête du président sud-africain pour un dossier qui lui pend aux basques depuis juin dernier. Tout est parti d'un étrange cambriolage, en février 2022, dans l'une des villas de luxe du président qui a fait fortune dans les mines, l'immobilier et la restauration. Les voleurs ont mis la main sur 580 000 dollars en liquide planqués derrière les coussins d'un canapé. Une somme bien entendu dont le fisc ignorait l'existence. Deuxième hic : Ramaphosa s'est gardé de signaler ce vol à la police. Alors une plainte contre le président a été déposée, même s'il n'a pas été formellement inculpé. Lui argue que cet argent provient de la vente de ses buffles. Mais alors pourquoi ces animaux n'ont pas été livrés trois ans après la prétendue opération de vente ? Et comment se fait-il que l'argent n'ait pas été déposé dans une banque ? Ce sont deux des questions qui taraudent les enquêteurs, d'après le rapport qui pointe "de sérieux doutes" sur la provenance du demi-million de dollars. Une commission indépendante a dit la semaine dernière que le président "a pu commettre" des actes répréhensibles pénalement, ce qui de fait enclenche une procédure de destitution. Le Parlement devait statuer ce mardi 6 décembre mais le président a ameuté ses soutiens au sein de l'ANC pour bloquer le vote. "Si le Parlement engage le processus demain, l'ANC ne se prononcera pas en faveur du vote", a brandi le secrétaire général au terme d'une réunion des cadres à Johannesburg. Ramaphosa a entre temps porté l'affaire devant la Cour constitutionnelle pour que le rapport parlementaire, ses conclusions et le vote au Parlement soient "revus, déclarés illégaux et rejetés", rapporte TV5 Monde. Mais le président ne pourra pas éviter la séance de mardi prochain devant les députés, et il risque très gros. Au-delà de ce dossier l'ANC, qui règne sans partage depuis 1994, désignera ce 16 décembre son candidat pour diriger le pays… Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!