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Ma vie: Hedia entretien son mari non-voyant et ses 2 filles étudiantes d'El Guettar
Publié dans Tunisie Numérique le 27 - 12 - 2022

Tunisie Numérique a mené une série d'interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.
Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d'âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.
Hedia, 46 ans, est ouvrière de chantier dans un ministère. Elle est mère de 2 filles : Assia qui a 24 ans et sa benjamine Abir qui a 22 ans.
Hedia est mariée à Zouhaier qui 62 ans.
Hedia se confie à nous : « Mon mari, Zouhaier, a perdu la vue, il y a 10 ans. Ce handicap majeur l'a obligé à rester à la maison. Nous nous sommes mariés il y a 25 ans ».
Hedia travaille depuis 15 ans dans un lycée de la municipalité d'El Guettar du gouvernorat de Gafsa.
La famille habite une maison héritée par Zouhaier de son père.
Hedia nous raconte : « Je touche un salaire mensuel de 600 dinars. Zouhaier a une prime de retraite de 210 dinars par mois. C'est impossible de vivre avec ce que nous touchons. Je dois souvent travailler en tant qu'aide-ménagère après mon travail au lycée. Les 20 dinars que je touche par jour sont indispensables sinon on ne pourrait pas vivre ».
Hedia et Zouhaier sont diabétiques. Ils ont une couverture sociale et reçoivent chaque mois leurs médicaments de l'hôpital régional d'El Guettar.
La terre familiale contre un meilleur avenir
Hedia nous parle de sa fille : « Ma grande fille Assia est partie en France compléter ses études. Il nous fallait de suite retrouver 25 mille dinars. C'était la chance de sa vie ! Il fallait faire un choix : la laisser saisir sa chance ou la condamner à rester ici ».
Hedia continue : « J'avais hérité d'une terre agricole propriété de la famille depuis plusieurs générations. J'ai dû la vendre à 60 mille dinars pour financer les études de Assia et aussi celles de sa sœur benjamine, Abir ».
Assia étudie à Paris et vit chez son oncle maternel en banlieue parisienne. Elle vient rendre visite à sa famille une fois par an à l'occasion des vacances d'été.
Abir est étudiante dans une faculté privée à Tunis. Hedia nous dit à ce sujet : « Les études de Abir sont assez chères également. On doit payer 6 milles dinars par ans en frais de scolarité et ce sans compter ses autres frais de 500 dinars par mois. Heureusement qu'elle fini ses études cette année ».
La vie du couple
Hedia habite désormais seule avec son mari Zouhaier. Le couple dépense 400 dinars par mois en alimentation et produits d'entretien.
Hedia fait ses courses au marché hebdomadaire de la région. Elle nous révèle : « C'est au marché que je trouve des prix abordables. Dans les magasins de quartier et les hypermarchés tout est plus cher. Nous, les pauvres on ne peut pas se permettre d'aller dans ces espaces commerciaux. Les prix sont exhorbitants et le marché est notre unique source de magasinage nous les زواولة ».
Hedia continue : « Je fais mes courses à la dernière minute avant la fermeture des étals du marché. C'est vrai que les produits ne sont pas aussi frais mais je négocie les prix. Des fois c'est 50% moins cher que les prix habituels, des fois c'est gratuit. Les marchands se débarrassent ainsi des invendus et ça fait mon affaire. Attention, les produits ne sont pas périmés, ils sont juste un peu abîmés mais restent toujours bons à consommer ».
Parlant de la viande Hedia dit : « J'achète chaque mardi un poulet que je découpe en 07 morceaux pour cuisiner avec tous les plats de la semaine. On a oublié le goût de la viande rouge et du poisson. On n'en achète plus depuis longtemps. Heureusement qu'il y a le poulet industriel دجاج الماكينة ».
Le budget familial
La famille a un revenu mensuel de 810 dinars et ce sans compter ce que gagne Hedia en travaillant en tant qu'aide-ménagère. Ce travail supplémentaire lui rapporte 300 dinars par mois en moyenne.
Le frère de Hedia et son beau-frère aident le couple, à tour de rôle, en contribuant à hauteur de 300 dinars par mois.
Zouhaier a un petit terrain agricole qui lui rapporte 2 000 dinars par an, si les récoltes sont bonnes.
* Budget mensuel de Abir (étudiante à Tunis) : 500 dinars par mois.
* Pour Assia (étudiante à Paris), elle est prise en charge par son oncle maternel.
* Frais de la STEG : 50 dinars.
* Facture de la SONEDE : 30 dinars.
* Produits alimentaires et d'entretien : 400 dinars par mois.
A l'occasion du mois de Ramadhan 150 à 200 dinars supplémentaires sont ajoutés au budget alimentation.
* La famille consacre un budget de 400 dinars pour le mouton de l'Aïd.
Chaque conjoint a un compte postal.
Assia, la benjamine de la famille, s'habille dans les magasins de prêt à porter. La cadette Abir est prise en charge par son oncle maternel en France.
Zouhaier et Hedia s'habillent de la fripe du souk tous les mardis. Ceci coûte au couple 100 dinars par saison.
Avant de finir, Hedia nous dit : « Les études des filles nous coûtent cher. On se prive de beaucoup de choses pour assurer l'avenir de nos filles. J'ai dû céder mon terrain hérité de mes parents. C'était un lot de terre inestimable. Je l'ai vendu pour que mes filles puissent finir leurs études. Quand Abir et Assia vont travailler j'oublierai les malheurs et sacrifices de toutes ses années. Mes filles sont mon seul espoir dans cette vie ».
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