Le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général d'armée Chanegriha Saïd, a fait un déplacement très discret mais qui pèse lourd. Il a été reçu hier lundi 24 janvier à Paris par le chef d'Etat-major des armées françaises, le général de corps d'armée Thierry Burkhard. La rencontre a eu lieu à l'Ecole militaire de la capitale. Les deux hommes ont évoqué les voies et moyens pour doper le partenariat militaire et sécuritaire entre les deux nations. Par ailleurs le patron de l'armée algérienne, qui a débarqué hier pour une visite officielle sur invitation de son homologue français, a eu un entretien avec le président Emmanuel Macron, rapporte Algérie 360°… On ne connait pas le contenu de cette conversion. Ce qui est certain c'est que le président français a remis au général Saïd Chanegriha un message destiné au chef de l'Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, attendu en France cette année. Ce qu'on sait aussi c'est que Sébastien Lecornu, ministre français des Armées et le chef d'état-major des armées françaises étaient aux côtés de Macron. Pourtant c'est plutôt avec la Russie que l'Algérie traite habituellement pour les aspects militaires. Mais la pression de Washington a quelque peu refroidi les ardeurs d'Alger, d'ailleurs les manoeuvres militaires de novembre 2022 en Algérie ont été annulées. Donc de toute évidence Tebboune a réduit la voilure avec Vladimir Poutine, même s'il a officiellement demandé à rejoindre les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). L'Algérie a fait savoir qu'elle allait décaisser près de 23 milliards d'euros en 2023 pour s'armer. Une grosse partie de cet argent devait aller vers Moscou, est-ce que le harcèlement des Américains changera la donne ? On verra bien. Ce qui est certain c'est que si Tebboune persiste dans sa volonté d'adhérer aux BRICS, le choix de la Chine pour s'armer est beaucoup moins problématique que celui de la Russie. Il est aussi possible qu'Alger se dise que le choix de la France, 3ème exportateur mondial d'armes, est le plus raisonnable par les temps qui courent, à défaut d'opter pour l'armement américain. En effet personne ne sait quand et comment se terminera la guerre en Ukraine, et surtout dans quel état sera la Russie après ce conflit… Peut-être qu'Alger s'est dit qu'il est plus sage de commencer à regarder dans d'autres directions et de mettre ses oeufs dans plusieurs paniers. L'avenir nous le dira.
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