La liberté de la femme est un corollaire de la liberté de la société toute entière TUNIS, 9 jan 2010 (TAP) - Mme Leila Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA), a souligné que le niveau de développement des nations et des peuples se mesure, de nos jours, au degré de développement des conditions de la femme et des moyens dont elle dispose pour bénéficier de ses droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi qu'à l'importance des étapes franchies sur la voie de l'éradication de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme, dans la vie publique, sur le marché du travail et au sein de la famille. Les conditions de la femme sont un indicateur de progrès et de modernité Dans l'éditorial du troisième numéro de la revue «la voix de la femme arabe, depuis la Tunisie» (Voice of arab women from Tunisia), publiée par l'OFA, Mme Leila Ben Ali ajoute que les conditions de la femme sont, aujourd'hui, un indicateur de progrès et de modernité et un signe révélateur du degré d'enracinement de la culture des droits de l'homme dans la société. Elle ajoute que les droits de la femme ne sauraient être l'objet d'un modèle préétablie, qui soit valable pour tous et qui répond aux besoins et aux attentes de toutes les nations. Dans cet éditorial, intitulé «Les droits de la femme, un choix arabe stratégique et irréversible», l'épouse du Président de la République souligne que la consécration des droits de la femme dans le monde arabe doit se fonder sur le référentiel des droits de l'Homme, dans leur acception universelle, ainsi que sur les conventions et pactes internationaux relatifs aux droits de la femme, au premier rang desquels la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Mme Leila Ben Ali rappelle, dans ce contexte, que les spécificités culturelles constituent un composant essentiel du dispositif des droits de l'Homme, consacrés par les conventions et les pactes internationaux. L'épouse du Président de la République se félicite dans cet éditorial de la détermination, qui anime l'ensemble des Etats arabes, à consacrer le processus de réforme globale, initié depuis le Sommet Arabe de Tunis, en 2004, à protéger les droits de l'Homme et à promouvoir le rôle et la place de la femme arabe dans la société. Elle exprime, également, sa satisfaction de l'adhésion agissante du monde arabe au processus de défense des droits de la femme, sur la voie de l'instauration de l'égalité, en droits et en devoirs avec l'Homme, relevant, à ce propos, l'importance des législations promulguées pour consacrer ces droits et les protéger. Mme Leila Ben Ali se félicite, d'autre part, de l'adhésion croissante des Etats arabe au référentiel universel des droits humains et de la réduction des réserves émises à ce sujet, relevant la nécessité de redoubler d'effort, aux plans culturel, médiatique et législatif pour combler le fossé qui existe entre la législation et la réalité, ce qui nécessite une conscientisation plus poussée en vue de faire des droits de la femme une réalité concrète. La présidente de l'OFA affirme que les progrès réalisés dans le monde arabe en matière de promotion des droits de la femme et de consolidation de son rôle au sein de la famille et de la société, en tant que citoyenne active participant à part entière à l'œuvre de développement et de progrès, attestent que les droits de la femme et la promotion de ses conditions sont devenus depuis, le Sommet arabe de Tunis, en 2004, un «choix arabe stratégique et irréversible». Mme Leila Ben Ali fait remarquer que l'attachement des pays arabes au renforcement du rôle de la femme et de sa participation à l'œuvre du Changement et de la réforme répond aux attentes des peuples arabe à l'amélioration des conditions de la femme et à la réalisation de l'égalité entre les deux sexes, en tant que pierre angulaire pour l'édification de sociétés arabes modernes équilibrées et capables de faire face aux exigences de la modernité et d'en relever les défis. L'épouse du Président de la République fait observer que la réaffirmation, depuis Tunis, de cette volonté arabe revêt une dimension particulière, compte tenu des acquis accomplis par la Tunisie en faveur de la femme dont les droits ont été élevés au rang de principes constitutionnels et de la place qu'occupe la femme tunisienne en tant que partenaire à part entière au sein de la famille et de la société. La Tunisie a adhéré entièrement au dispositif des droits de l'homme dans leur universalité et leur globalité La présidente de la femme arabe rappelle que la Tunisie a adhéré entièrement au dispositif des droits de l'homme dans leur universalité et leur globalité et a été parmi les premiers pays à ratifier la Convention (CEDAW) et le protocole facultatif y afférent. La Tunisie, poursuit Mme Leila Ben Ali, a aussi ratifié toutes les conventions relatives aux droits de l'homme et aux droits de la femme et a consacré, dans les textes comme dans la pratique, sa volonté constante d'éradiquer toutes formes de discrimination à l'égard de la femme, en veillant à diffuser une culture qui ouvre des perspectives plus larges devant la femme pour exercer ses droits et bénéficier de leurs fruits. L'épouse du Président de la république souligne, à cet égard, que les efforts devant être entrepris dans les domaines culturel, médiatique et civique doivent procéder d'une ferme conviction que la liberté de la femme est un corollaire de la liberté de la société toute entière. Une conviction qui doit partir du principe que la défense des droits de la femme dans le monde arabe ne se fait pas nécessairement au détriment de l'homme et que le fait d'adopter une vision aussi réductrice risque de déshumaniser la femme, de dénaturer les valeurs et les principes qui fondent ses droits et, partant, de nuire aux sociétés arabes et de saper leur cohésion et leur équilibre. Mme Leila Ben Ali ajoute, dans ce même éditorial, qu'un combat doit être mené contre cette vision traditionaliste qui déshumanise la femme et porte atteinte à sa dignité, ainsi que contre tous les stéréotypes sociaux et culturels qui sont contraires au bon sens et à la logique de notre époque, qui relèvent d'une lecture erronée du patrimoine de l'humanité et qui se refusent à toutes formes d'interprétation positive des lois de la modernité et du mouvement de l'histoire, entravant ainsi le processus de progrès et de modernisation dans le monde arabe. Elle indique, dans ce sens, que l'homme et la femme livrent le même combat, partant du principe que les droits de la femme sont partie intégrante des droits de l'homme et qu'il n'y a point d'avenir pour une société qui exclut ou marginalise la moitié de ses membres, dans un contexte où il ne peut y avoir de progrès ni de développement que pour les peuples qui mettent pleinement à contribution leurs potentialités humaines et matérielles. L'épouse du président de la république souligne que les réformateurs et les pionniers de la renaissance du monde arabe ont bien compris, dès le 19ème siècle, la nécessité et l'impératif de promouvoir les conditions de la femme en vue de l'affranchir du carcan dogmatique qui l'emprisonnait, de lui permettre de bénéficier de ses droits naturels et de devenir un partenaire agissant et indispensable pour faire face à tous les défis qui se posent, dans leurs différentes dimensions civilisationnelles. OFA: pour une adaptation des législations arabes aux standards internationaux dans les droits de l'homme Mme Leila Ben Ali réaffirme le souci de l'organisation de la femme arabe, en tant que partie intégrante du processus de la réforme et du changement, à poursuivre la coopération et la coordination avec toutes les organisations et associations nationales, régionales et internationales en vue de promouvoir davantage les droits de la femme dans le monde arabe et d'adapter les législations aux standards internationaux dans le domaine des droits de l'homme, en instituant des mécanismes capables de concrétiser ces droits dans la société. Elle fait remarquer que la diffusion de la culture des droits de l'homme, à travers les médias et l'école, dès la première enfance, est de nature à réaliser le changement escompté au niveau des mentalités et des comportements afin de renforcer le respect et la protection des droits de la femme et de les prémunir contre toutes formes de discrimination et de ségrégation. En conclusion, Mme Leila Ben Ali se dit convaincue que le monde arabe dispose, aujourd'hui, de la conscience, de la volonté, des législations, des institutions et des mécanismes nécessaires pour permettre à l'organisation de la femme arabe d'assumer pleinement sa mission et d'atteindre les objectifs escomptés, à travers la mise en place de la société de l'égalité qui garantisse les attributs d'un développement humain global.