TUNIS (TAP) - La femme, le droit de vote et la culture de la citoyenneté est le thème d'une conférence internationale tenue, vendredi, à Tunis, à l'initiative du ministère des Affaires de la femme et celui des Affaires étrangères. Les travaux ont été marqués par la présentation de témoignages d'anciennes prisonnières politiques et d'épouses d'anciens prisonniers politiques dans lesquels elles racontent leur souffrance et les harcèlements dont elles ont fait l'objet. D'autres témoignages de mères de martyrs de la révolution du 14 janvier ont, également, marqué cette séance. Par ailleurs, des expériences de certains pays en matière d'empowerment de la femme dans le domaine politique, à l'instar de l'Afrique du Sud, la Jamaïque, la France et les Etats-Unis d'Amérique ont été présentées. L'accent a été mis sur la nécessité d'instaurer les bases de l'édification démocratique à travers la mise en place d'un cadre juridique approprié et des conditions garantissant aux femmes le droit de voter et d'être candidate. Evoquant l'expérience tunisienne en matière de droit de vote de la femme, Mme Noura Boursali, membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, a fait valoir l'inscription de la parité dans la loi pour l'élection de l'Assemblée constituante. A l'ouverture des travaux, Mme Lilia Laabidi, ministre des Affaires de la femme, a rendu hommage à la femme tunisienne pour sa lutte contre l'oppression et l'injustice dont elle était victime sous l'ancien régime, parfois au prix de douloureux sacrifices. La Tunisie post-révolution, a-t-elle poursuivi, oeuvrera pour la garantie de l'application de la loi, la diffusion de la culture de la citoyenneté et la participation de la femme à la vie politique. De son coté, le ministre des affaires étrangères, M. Mohamed Mouldi Kéfi, a souligné que la femme a toujours été aux côtés de l'homme dans la lutte pour l'indépendance et la liberté. Elle a, également, joué un rôle de premier plan durant la révolution pour la dignité, a t-il ajouté. M. Kéfi a indiqué que les femmes tunisiennes disposent d'énormes potentiels leur permettant d'occuper des postes politiques et de décision. De son côté, Mme Lulu Xingwana, ministre sud-africaine pour les femmes, les enfants et les personnes handicapées, a exprimé son soutien à la révolution pacifique du peuple tunisien contre la dictature, soulignant que le droit de vote de la femme implique la garantie de son droit à la candidature aux élections. Evoquant le rôle joué par la femme sud-africaine dans la lutte contre le racisme et pour la garantie de ses droits politiques, elle a souligné les similitudes entre l'expérience tunisienne et celle de son pays dans le domaine de l'autonomisation de la femme. Ont participé aux travaux de la conférence, plusieurs experts et spécialistes de Tunisie, des Etats-Unis, de France, d'Afrique du sud et de Jamaïque, ainsi que des diplomates accrédités en Tunisie.