TUNIS (TAP) - La Chaire UNESCO des Etudes comparatives de religions a organisé, samedi, à Tunis, avec le concours de la Fondation Konrad- Adenauer, un colloque international sur le thème: " Les religions dans les démocraties". Le colloque se propose d'exposer les expériences des démocraties confirmées en matière de gestion du rapport entre religion et espace politique et l'adéquation entre la conscience religieuse et l'impératif démocratique. Ouvrant la rencontre, le ministre de l'Education et président de la Commission nationale de l'UNESCO, Taieb Baccouche, a souligné l'importance du thème traité au vu de sa relation avec la nouvelle réalité de la révolution de la liberté et de la dignité. "La relation entre la religion et la démocratie, la place de la religion dans une société démocratique et les limites entre le politique et le religieux dans les différents systèmes politiques, sont autant de questions à étudier afin de lever toute ambiguïté et clarifier les concepts pour les chercheurs et les personnes qui s'intéressent à la chose publique", a relevé M. Baccouche. Le Pr. Mohamed Hadded, titulaire de la Chaire UNESCO des Etudes comparatives de religions a considéré que les religions dans les sociétés démocratiques diffèrent des religions dans les sociétés autoritaires. "Ceci n'implique pas de changer les religions et les croyances, mais plutôt de révolutionner la pensée religieuse pour la libérer des carcans de siècles d'autocratie, la reconstruire et l'adapter aux valeurs de modernité et de démocratie", a-t-il estimé. Il a souligné l'importance de trouver des solutions consensuelles aux problématiques qui se posent dans une société ayant réalisé la première révolution démocratique dans le monde arabe. Le conférencier a parlé du rôle des religions universelles dans l'incitation de l'Homme à faire usage de la raison, notant que la religion en tant qu'expression culturelle est, à l'origine, une révolution contre l'injustice, le despotisme et le système de classes, ce qui n'est pas contraire à la démocratie dans son acception globale, a-t-il relevé. M. Klaus Loetzer, représentant régional de Konrad-Adenauer a jugé que les processus démocratiques émergents rencontrent de nombreux obstacles, citant des exemples dans plusieurs pays du monde où les changements politiques et intellectuels ont été accompagnés de grandes difficultés. A noter que le colloque qui se poursuivra durant deux jours traitera des expériences de transition démocratique dans des sociétés occidentales à l'instar du modèle américain, belge, français et allemand. Le colloque vise à approfondir la connaissance des démocraties émergentes dans le monde musulman à travers, notamment l'Indonésie et la Turquie. Il s'agit, également, de débattre de l'avenir des révolutions arabes, en particulier, en Tunisie et en Egypte.