BEJA (TAP) - Les imams-prédicateurs et les cadres religieux ont avoué une certaine perplexité quant à leur avenir et à la situation des mosquées tunisiennes, indiquant qu'ils ne contrôlent pas plus de 60% des "minbars" des mosquées, tout en exigeant du ministère des affaires religieuses de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur protection et imposer le respect de la loi. Ils ont appelé, au cours de la rencontre régionale des cadres religieux des gouvernorats de Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana et Bizerte, tenue, mercredi, au siège du gouvernorat de Béja, sous la présidence de M. Laroussi Mizouri, à mettre les mosquées à l'abri de l'instrumentalisation politique, condamnant les manoeuvres menées par certaines parties en vue d'exclure les imams-prédicateurs. Ils ont, dans ce même contexte, exprimé leur crainte de ne pas parvenir à appliquer les programmes religieux arrêtés pour le mois de Ramadan. Les imams-prédicateurs ont, également, appelé à instaurer des relations plus solides avec les médias et à les informer de la situation actuelle des mosquées et des préoccupations des préposés aux affaires de culte, outre la nécessité de "rénover" le discours religieux, soulignant l'impératif de multiplier les programmes de formation qui leur sont destinés et de réviser les modestes majorations des indemnités mensuelles décidées à leur profit. De son côté, le ministre des Affaires religieux a exprimé ses regrets quant aux événements connus par les mosquées, qu'il considère "comme étant naturels dans le contexte de la révolution". Il a affirmé, à ce propos, que le département oeuvrera à identifier une solution au problème d'envahissement des "minbars", en prenant toutes les dispositions juridiques nécessaires, faisant assumer aux fidèles la responsabilité du choix de leurs imams. Le ministre a fait, à cette occasion, un exposé sur les mesures prises par le ministère des Affaires religieuses depuis le déclenchement de la révolution, au niveau de l'organisation administrative générale, notamment à travers la création de directions régionales et locales qui en relèvent ainsi que d'une caisse de promotion des monuments religieux, outre la régularisation d'un grand nombre de situations en suspens. Il a, d'autre part, déclaré avoir exhorté les imams-prédicateurs à adopter un discours religieux éclairé, loin de la politique, annonçant le recrutement de 65 imams-prédicateurs en 2011, ce qui est de nature à renforcer l'encadrement dans les mosquées. M. Mizouri a réaffirmé, en conclusion, le souci du ministère de voir les imams-prédicateurs se charger de l'orientation religieuse durant la saison du pèlerinage, et d'améliorer les conditions matérielles et morales des cadres religieux, considérant la création d'un syndicat comme étant d'un grand appui au ministère.