NATIONS UNIES (TAP) - Le ministre serbe des Affaires étrangères a comparé jeudi la situation dans le nord du Kosovo à un "baril de poudre" et demandé une action rapide de la communauté internationale pour empêcher de nouvelles violences. La situation dans la région à majorité serbe s'est apaisée jeudi après l'envoi de renforts de l'Otan et de la Serbie dans la zone frontalière où un policier kosovar albanophone a été tué mardi et un poste frontalier incendié par des Serbes de souche. "C'est certainement un baril de poudre étant donné qu'il y a des barrages routiers et beaucoup de tension à travers tout le territoire", a déclaré le chef de la diplomatie serbe Vuk Jeremic aux journalistes en marge d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur le dossier. La flambée de violence de ces derniers jours trouve son origine dans une querelle commerciale entre le Kosovo, dont la population est à 90 pc albanophone, et la Serbie, qui ne reconnaît par l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province. Le gouvernement de Pristina a dépêché lundi des forces spéciales de la police pour prendre le contrôle de postes frontaliers situés dans le Nord et faire appliquer une interdiction des importations en provenance de Serbie - en représailles du blocage par Belgrade des exportations kosovares. Vuk Jeremic a réclamé une réunion d'urgence du Conseil en souhaitant que ce dernier "condamne l'usage unilatéral de la force", par allusion à l'opération de police kosovare. Mais l'instance onusienne, très divisée sur la question, ne devrait pas accéder à sa demande. Le ministre serbe a rencontré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a souligné que tous les acteurs devaient "s'abstenir d'actions susceptibles d'exacerber la situation". Vuk Jeremic a souhaité la tenue, vendredi, d'une réunion publique du Conseil sur le Kosovo mais les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres grandes puissances qui ont reconnu la sécession de l'ancienne province serbe en 2008 s'y sont opposées, craignant que Belgrade et son alliée la Russie s'en servent comme tribune pour dénoncer l'attitude de Pristina. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont critiqué l'initiative du Kosovo d'envoyer des policiers dans le Nord, estimant que Pristina aurait dd préalablement consulter ses alliés occidentaux, qui ont 6.000 militaires déployés sur place afin de maintenir la paix. Environ 60.000 Serbes de souche habitent dans le Nord du Kosovo et considèrent toujours Belgrade comme leur capitale. Quarante mille autres Serbes vivent dans des enclaves disséminées sur le reste du territoire kosovar.