TUNIS (TAP) - L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a organisé, lundi, à Tunis, une marche populaire qui est partie de la bourse du travail à Tunis-Marine avant de parcourir l'avenue Mohamed V et de se disperser devant la place des droits de l'Homme. Ont participé à cette marche, les structures régionales et locales de base de l'Union, des partis politiques, des personnalités nationales, des composantes de la société civile, des intellectuels et des artistes. Les manifestants ont exprimé des revendications à caractère social et politique exigeant notamment le départ du Gouvernement de transition et de demander des comptes aux symboles de la corruption, notamment par une restitution des avoirs du peuple, spoliés par la famille du président déchu, la réforme de la Justice et l'emploi aux chômeurs. Les manifestants ont dénoncé la hausse des prix et appelé au respect des principes de la révolution et à la fidélité au sang des martyrs. La marche a été marquée par un arrêt symbolique devant le siège de l'ancien Rassemblement Constitutionnel Démocratique dissous. "La Tunisie libre et les voleurs dehors", "Peuple, révolte-toi contre les restants de la dictature", "Pas de liberté, pas de retour, pour les bandes du destour" ont scandé les manifestants. Certains protestataires ont condamné le soutien de l'UGTT au Gouvernement de transition avant d'appeler au départ du Secrétaire Général de l'Union. La marche a vu la scission d'un groupe de manifestants qui ont refusé de se diriger vers l'avenue Mohamed V, préférant se regrouper Place Mohamed Ali. En cours de route, ces manifestants, rejoints par des citoyens, se sont regroupés devant le ministère de l'Intérieur, en scandant des slogans hostiles au Gouvernement de transition, pour le retard pris dans le jugement et la demande de comptes aux symboles du régime déchu. Les forces de l'ordre sont intervenues par l'utilisation de gaz lacrymogènes avant que les manifestants ne répliquent par des jets de pierres déclenchant une situation de panique et de désordre au Centre ville. La situation s'est encore aggravée après que les participants à la manifestation organisée par les avocats, lundi matin, devant le ministère de la Justice, ont été empêchés de se joindre à la manifestation de l'Avenue Mohamed V en passant par le Centre ville. Une situation qui a dégénéré en heurts entre manifestants et forces de l'ordre dans plusieurs rues du Centre ville. Plusieurs cas d'étouffement ont été enregistrés parmi les manifestants. Selon des témoins oculaires, "les forces de l'ordre ont fait un usage massif de gaz lacrymogènes afin de disperser les manifestants". Des participants ont été empêchés de filmer les incidents en utilisant leurs téléphones portables, envenimant davantage la situation lorsque des manifestants ont commencé à jeter des pierres en direction des forces de l'ordre".