SIDI-BOUZID (TAP) - La campagne électorale du mouvement "Ennahdha" pour la constituante a été lancée, samedi à Sidi Bouzid à travers l'organisation, dans les différentes artères de la ville, de plusieurs manifestations de propagande électorale visant à faire connaître le programme du parti. Ces manifestations ont été couronnées par la tenue, au théâtre de plein air de la ville, d'un meeting sous la présidence de Rached Ghannouchi et en présence des têtes de listes dans les différentes circonscriptions électorales et des milliers de sympathisants. "Le peuple tunisien a démontré qu'il est capable de combattre l'injustice et la tyrannie et qu'il est conscient que la vie n'a aucune valeur sans liberté et sans dignité", a affirmé, à cette occasion, le président du mouvement, Rached Ghannouchi. Il a appelé à récuser l'idée selon laquelle le mouvement Ennahdha est le porte parole officiel de l'islam, précisant qu'il n'existe pas en Tunisie quelqu'un qui peut prétendre être le protecteur de l'islam. Ennahdha préconise un régime parlementaire dans lequel le pouvoir n'est pas monopolisé par une personne qu'elle soit religieuse ou pas afin d'extirper les racines de la dictature, a encore indiqué l'orateur. Les craintes et les appréhensions exprimées par certaines parties en l'occurrence les femmes, les touristes et les hommes d'affaires du succès que pourrait remporter Ennahdha dans l'élection de la constituante sont injustifiées, a rassuré M. Ghannouchi, ajoutant que l'anarchie est le seul ennemi à redouter. Le chef du parti Ennahdha a indiqué que la révolution tunisienne n'a réalisé, jusque là, que la moitié de ses objectifs, précisant, à cet égard, que plusieurs secteurs souffrent encore de plusieurs lacunes telles que la justice et l'éducation. Ennahdha appelle à la formation d'un gouvernement de coalition qui grouperait tous les partis, a fait savoir M. Ghannouchi, estimant que les défis qui se posent ne peuvent être relevés par un seul parti quel qu'il soit.