HAMMAMET, (TAP)- "L'échec et l'abandon scolaires précoces", tel est le thème d'un séminaire national tenu, jeudi, à Hammamet Sud, à l'initiative du bureau d'études, de planification et de programmation relevant du ministère de l'Education, en coopération avec le bureau de l'UNICEF, à Tunis. A cette occasion, M. Taïeb Baccouche, ministre de l'éducation, a souligné que l'importance des répercussions négatives du phénomène de l'échec et de l'abandon scolaire confirment la nécessité d'adopter une démarche complémentaire pour trouver des solutions efficaces en se basant sur des études scientifiques et statistiques précises et périodiques qui reflètent la réalité. Il a souligné que le système éducatif nécessite aujourd'hui une réforme dans le cadre d'une stratégie dont les grandes lignes seront mises à la disposition du prochain gouvernement. Parmi les principaux axes de cette stratégie, la formation continue des enseignants notamment après la décision de rouvrir l'institut supérieur de l'éducation et de la formation continue et sa connexion avec l'université virtuelle, outre le développement des méthodes pédagogiques basées sur l'apprentissage de la réflexion critique et la complémentarité entre les établissements publics et la société civile dans la lutte contre les causes de l'abandon scolaire dont notamment la pauvreté, l'éloignement des écoles en milieu rural et la malnutrition. Le ministre a indiqué qu'il était urgent de dynamiser les canaux de dialogue, au sein du système scolaire, d'impliquer tous les intervenants dans le secteur de l'éducation et d'offrir l'opportunité aux élèves de s'exprimer, de discuter et de communiquer. Il a affirmé que les dépassements que connaissent les établissements scolaires sont dus, principalement, à l'absence d'un cadre de dialogue. Il a ajouté que l'échec et l'abandon scolaires précoces ont pour origine, notamment, des facteurs pédagogiques, dont la faiblesse des systèmes de formation des formateurs, ainsi que le recrutement par voie illégale d'environ 50 pc des éducateurs, au cours des deux dernières décennies. Les travaux de ce séminaire qui dure deux jours seront axés sur les résultats d'une étude concernant l'évolution du phénomène de l'échec et de l'abandon scolaires, réalisée auprès d'un échantillon de 17 mille élèves. Cette étude, la première du genre en Tunisie, a démarré en 2002. Elle montre que le coot de l'abandon scolaire précoce atteint 345 millions de dinars par an, soit près de 13 pc du budget du ministère de l'Education, avec 137 millions de dinars coot des redoublements et 207 millions de dinars pour l'abandon scolaire. L'étude montre, aussi, que le phénomène de l'abandon scolaire commence dès le primaire, pour se prolonger au collège et lycée, en raison des politiques éducatives adoptées. Ce phénomène touche davantage les garçons, depuis ces dernières années. L'abandon scolaire dans le primaire représente 1,2 pc, à l'échelle nationale, alors qu'il oscille entre 2 et 4 pc, dans les régions intérieures à caractère rural. L'étude a donné lieu à plusieurs recommandations dont la nécessité d'accorder un soutien à l'élève à travers des heures supplémentaires d'accompagnement et de dynamiser le rôle du directeur d'école en matière pédagogique et d'inspection. Il est, également, recommandé de renforcer le rôle des conseils d'écoles et de consolider la coordination entre les ministères concernés par l'enfance, notamment, ceux de la Santé, des Affaires sociales et de la Femme, en vue d'une action participative aidant la réussite de l'élève.