NICOSIE (TAP) - Dix civils ont été tués et plus de 25 autres blessés dimanche par les tirs des forces de sécurité, dont six dans la région de Homs (centre), malgré les menaces de sanctions de la Ligue arabe face à la répression de la révolte populaire depuis plus de huit mois. Ces violences surviennent alors que la Ligue arabe s'apprête à imposer des sanctions économiques contre le régime du président Bachar al-Assad, qui reste sourd à ses appels à mettre fin aux violences et à accepter des observateurs dans le pays. Cinq civils ont été tués à Homs, à 160 km au nord de Damas, lors de perquisitions menées par les forces de sécurité et un autre a péri par des balles tirées depuis un toit d'immeuble dans la ville voisine de Qousseir, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). « De violents affrontements opposent depuis ce matin l'armée régulière syrienne et des groupes de déserteurs dans la région de Talbissé (près de Homs). Deux véhicules de transport de troupes ont été détruits », a ajouté l'OSDH dans un communiqué, précisant que quatre civils avaient été blessés. Près de Damas, deux civils, dont un adolescent de 14 ans, ont été tués et 13 autres blessés dans la localité de Rankouss, où les forces militaires «ont perquisitionné et tiré sans distinction», a ajouté l'OSDH. A Deir Ezzor (est), deux civils ont été tués et plusieurs autres ont été blessés par les forces de sécurité « qui ont tiré sur des funérailles, et qui encerclent huit blessés dans le cimetière de Port-Saïd », selon la même source. En outre, 17 personnes ont été arrêtées dans le village Mouhsen, dans cette même région. Les autorités syriennes ont indiqué pour leur part avoir tué 12 hommes armés et procédé à de nombreuses arrestations lors d'affrontements avec des « groupes terroristes » dans la région de Homs. L'agence officielle Sana a également fait état d'affrontements similaires à Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud). Samedi, au moins 35 personnes avaient été tuées en Syrie, dont 23 civils dans la répression de la révolte populaire et 12 membres des forces de l'ordre dans une nouvelle attaque menée par des militaires dissidents dans la région d'Idleb, selon des militants syriens. Parmi les sanctions élaborées samedi et qui doivent être soumises pour approbation dimanche aux ministres arabes des Affaires étrangères, figurent un gel des comptes du gouvernement syrien et une interdiction de voyager dans les pays arabes pour des responsables.