TUNIS (TAP) - La coopération tuniso-nippone en matière de recherche scientifique dans les domaines de la technologie adaptée aux réseaux de communication, à la sécurisation des systèmes bancaires et autres protocoles date de dix ans. Depuis l'organisation, en 2001, de la première édition du Symposium Tunisie-Japon sur la société, les sciences et la technologie (TJASSST), les chercheurs des deux pays se sont trouvés, mutuellement, des points de convergences et un terrain d'entente et de coopération propice à l'échange d'expériences et d'idées. Une coopération qui inclut, notamment, un échange d'étudiants et de chercheurs. Le professeur japonais Tetsuo Ida, de l'Université de Tsukuba, a dispensé un cours intensif, de trois jours (2, 3 et 5 décembre 2011), à l'école supérieure des communications de Tunis (Sup'Com), intitulé : "logiques pour la vérification du hardware et du software ainsi que des protocoles de communication". Dans une déclaration à l'agence TAP, M. Ida a souligné l'intérêt porté par la communauté des chercheurs japonais à la qualité des travaux entrepris en Tunisie en matière de recherche et d'innovation technologique, louant, par la même occasion, la détermination des chercheurs tunisiens et l'engagement de l'unité de recherche en sécurité numérique à faire fructifier cet échange qu'il qualifie de "gagant-gagant". Interrogé sur l'apport d'un tel partenariat pour un pays comme le Japon qui a toujours su s'imposer face à ses concurrents américains et allemands dans le domaine de l'innovation technologique, M. Tetsuo Ida assure que la Tunisie n'a rien à envier à ces pays et qu'elle fait, désormais, office de partenaire stratégique pour le Japon dans le domaine de la recherche. "La Tunisie constitue un véritable réservoir d'idées innovantes pour notre pays avec qui elle entretient une relation d'égal à égal depuis plus d'une décennie", a-t-il ajouté. Et le professeur japonais d'expliquer : "les étudiants tunisiens qui viennent à l'Université de Tsukuba confirment le potentiel important et les aptitudes considérables que renferment les ressources humaines tunisiennes à la réputation d'être hautement qualifiées". Il en est de même, indique-t-il, pour les universitaires tunisiens qui viennent à leur tour dispenser des cours au profit de nos étudiants, à l'instar du professeur Adel Bouhoula de la Sup'Com, fondateur de l'unité de recherche en sécurité numérique, qui donnera, en février 2012, son quatrième cour intensif à l'université de Tsukuba ayant, cette année, pour thème : "validation automatique des protocoles de sécurité utilisés dans le secteur bancaire". En contrepartie, des étudiants japonais viennent, chaque année, effectuer des stages au sein de l'unité de recherche de la Sup'Com. Ces stages, assure le professeur IDA, sont concluants et de très haut niveau, arguant la publication des travaux des stagiaires nippons lors des grandes conférences internationales référencées. Interrogé sur la révolution tunisienne, M. Ida a tout simplement avancé : "le peuple l'a décidé, le peuple l'a fait. Et ce peuple qui a amorcé le printemps arabe est assez mature pour mener à terme le processus de transition démocratique que j'espère sera davantage profitable à notre coopération dans le domaine de la recherche".