TUNIS (TAP) - A l'occasion de la publication du rapport annuel 2011 de l'Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l'Homme (OBS), la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) a organisé une conférence de presse, mercredi, à Tunis. Au centre des débats, les entraves à l'action des militants de droits de l'Homme dans les pays du Maghreb et les difficultés qu'ils rencontrent pour exercer leurs activités. «Les défenseurs de droits de l'Homme sont aujourd'hui plus menacés que jamais» a prévenu Abdessattar Ben Moussa, président de la LTDH, expliquant que la publication de ce rapport est un moment phare de l'activité quotidienne de l'Observatoire. Réalisé en coopération avec les 400 partenaires de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), le rapport détaille, dans 70 pays, le combat militant d'organisations de la société civile, journalistes, syndicalistes, avocats ou simples citoyens, contre l'injustice, l'arbitraire et l'horreur. Présentant le rapport, Abdellatif Hanachi, membre du comité directeur de la LTDH, a mis l'accent sur les chapitres relatifs aux pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et passé en revue les principales violations dont ont été victimes les défenseurs des droits humains dans la région. Il a cependant souligné que le rapport a omis «sans justification aucune» de citer les violations commises en Mauritanie, au Sahara occidental et en Libye. «Le rapport s'est contenté de relever les violations survenues avant et durant la révolution tunisienne et ne s'est pas intéressé à celles survenues après», a-t-il également dit. Mondher Charni, secrétaire général de l'Organisation Contre la Torture en Tunisie, a affirmé que «les défenseurs des droits de l'Homme continuent de subir, aujourd'hui, des campagnes de dénigrement dans la presse», citant les exemples de Sihem Ben Sedrine et de symboles de l'UGTT. Il a, dans ce sens, appelé le prochain Gouvernement à adopter la convention internationale «garantissant les cadres légaux aux activités des militants des droits de l'Homme». L'Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l'Homme a été créé en 1997 à l'initiative de la FIDH et de l'OMCT.