GAMMARTH (TAP) - Le président de la République, Mohamed Moncef Marzouki, a appelé dans une allocution qu'il a prononcée, vendredi, devant les participants au premier congrès du conseil national syrien (opposition) à veiller à ne pas dévier de la voie pacifique de la révolution "son principal point fort" qui permettra de mobiliser davantage de sympathisants dans le monde et d'augmenter la pression sur le régime. M. Marzouki a mis en garde, à l'ouverture de ce congrès qui a débuté ses travaux vendredi soir, à Gammarth, contre les risques d'un conflit communautaire qui pourrait déboucher "sur une guerre civile coûteuse en vies et en ressources", soulignant dans ce contexte la nécessité de tirer profit des pressions exercées sur le régime pour s'enraciner davantage dans la rue et non pour exiger une intervention étrangère. Le président de la République a exhorté les consciences vives en Syrie "a tenir compte du fait que le sang versé est celui des enfants du peuple...et que les peuples ne peuvent vivre en esclavage...que le recours à la seule solution sécuritaire et militaire n'est que dilapidation de vies et de ressources". Il a indiqué au cours de ce congrès qui a été interdit d'accès aux représentants des médias, que le peuple syrien est le seul qui est capable de créer des formes de résistance et de lutte et à poursuivre ses objectifs afin d'instaurer une citoyenneté libre et digne. Il a souligné que ce qui favorise une intervention étrangère est la violence du régime et non le caractère pacifique des protestations de rue et de l'opposition". M. Marzouki a affirmé que la Tunisie de la liberté et du choix démocratique "ne peut rester silencieuse face à la répression méthodique menée par les services de sécurité et les forces armées syriennes" appelant "à arrêter la violence contre le peuple syrien et à instaurer un régime démocratique qui exprime sa volonté". Il a rappelé au régime syrien que "toute goutte de sang versée élargit le fossé existant entre lui et le peuple en contribuant à son isolement international". Ce congrès poursuivra ses travaux pendant deux jours à hui-clos sous la présidence de Borhane Ghalioun, président du Conseil National Syrien avec la participation d'environ 200 opposants et militants des droits de l'homme syriens. Il est attendu que le congrès réclame "une protection internationale du peuple syrien" mais pas une intervention militaire internationale selon les déclarations faites aux journalistes, vendredi par le représentant du CNS en Tunisie, Abdallah Turkmeni. M. Ghalioun avait appelé, samedi, la communauté internationale et la ligue des Etats arabes à faire pression sur la Russie afin de permettre l'approbation d'une résolution du conseil de sécurité contre le régime syrien dans les plus brefs délais.