MALE (TAP) - Le président déchu des Maldives Mohamed Nasheed a rejeté dimanche l'appel des Etats-Unis à faire des compromis et appelé à la tenue rapide d'élections, quelques jours après avoir été remplacé à la tête de cet archipel de l'océan Indien. "Nous voulons une élection et nous allons faire campagne pour les réclamer", a déclaré Mohamed Nasheed devant la foule de ses partisans dans la capitale, Malé. Le rassemblement s'est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche et s'est terminé sans incident. L'ancien président a déclaré que son parti, le Parti démocrate maldivien (MDP), ne reconnaissait pas comme légitime le nouveau gouvernement. Il a aussi à nouveau réclamé une enquête indépendante sur son remplacement, qu'il attribue à un coup d'Etat. Lors d'une visite samedi à Malé, le secrétaire d'Etat américain adjoint pour l'Asie centrale et méridionale Robert Blake s'est opposé à la tenue d'élections immédiates et a appelé les parties en présence à faire des compromis. M. Nasheed, porté au pouvoir en 2008 après les premières élections démocratiques du pays, accuse Mohamed Waheed, son ancien vice-président, d'être impliqué dans la conspiration qui l'a évincé, menée par la police et l'armée. Depuis son départ mardi, il demande la tenue d'élections. Mais M. Waheed écarte l'idée d'organiser des élections avant la fin de son mandat en novembre 2013 et prône la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Si elle durait, la crise politique pourrait affecter l'industrie touristique de l'archipel aux 1.200 îles, destination touristique de luxe réputée pour ses lagons et ses plages paradisiaques. Le pays a attiré l'an dernier plus de 850.000 visiteurs.