TUNIS (TAP) - La Saydia Sport se retrouve encore une fois obligée de reporter son match de championnat, prévu mercredi à Sfax contre le CS Sfaxien, et ce pour la persistance du problème de salle auquel est confronté le club de la Banlieue nord de Tunis, un imbroglio sur fonds de litige qui oppose la direction de l'association à la délégation spéciale de Sidi Bousaid. C'est la troisième rencontre de la Saydia reportée après l'ajournement de ses matches face à El Haouaria et l'UST Sfax, auxquels s'ajoutent deux forfaits contre le Tunisair club et l'AS Marsa qui lui ont coûté le retrait de deux points: la raison est l'indisponibilité d'une salle où le club peut effectuer ses entraînements, et que la délégation spéciale de Sidi Bousaid lui refuse l'accès. «Vu l'impossibilité de faire ce déplacement à Sfax, la Fédération a décidé de reporter le match à une date ultérieure, car un troisième forfait peut nous coûter la disqualification », a précisé à l'agence TAP le président de la Saydia, Béji Rafrafi. «Le problème est plus profond que cela», a-t-il indiqué, précisant que malgré une décision de justice favorable à sa cause et en dépit des tentatives de réconciliation entreprises par la Fédération tunisienne de volley-ball, la délégation spéciale qui dirige la municipalité de Sidi Bousaid refuse toujours de laisser l'équipe s'entraîner et campe toujours sur sa position contestant la légalité de la direction du club». «Cela cache les intentions de la municipalité de dissoudre le club de la Saydia qui a plus de 80 ans d'existence», a estimé M. Rafrafi ajoutant que la délégation municipale vient de créer un nouveau club auquel toutes les subventions lui ont été allouées». Confirmant cette information, le délégué spécial de Sidi Bousaid, Raouf Dakhlaoui, a affirmé à l'agence TAP qu'il «refuse de donner l'argent destiné aux jeunes de Sidi Bousaid et l'infrastructure locale à un club» dont il conteste la légitimité de ses dirigeants ainsi que sa gestion financière. «On est dans une situation très délicate et les primes des joueurs professionnels qui vont jusqu'à 4 mille dinars par joueur et par mois font vivre tout un club», a-t-il ajouté. «C'est pour cela, explique M. Dakhlaoui, on a créé un nouveau club qu'on a baptisé Saydia Sidi Bousaid et auquel on a alloué toutes ces subventions et ouvert notre salle pour les entraînements». «Le nouveau club est dirigé par l'ancien président de la Saydia, Lotfi Cherif, qui est entouré d'anciens joueurs. On a récupéré tous les joueurs seniors de la Saydia outre les 140 joueurs provenant des jeunes catégories», a-t-il précisé. Ainsi, la situation semble de plus en plus compliquée, et la Saydia se retrouve devant un ultimatum au-delà duquel elle risque son existence car, selon le président de la fédération tunisienne de volley-ball, Mounir Ben Slimène, «samedi prochain sera une journée décisive pour la Saydia, si elle ne jouera pas, le club sera dissous». Une des écoles du volley-ball national, la Saydia a remporté le championnat de Tunisie 2010, la coupe de Tunisie 2003, la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe 2003-2004 et finaliste de la coupe de Tunisie (1970, 1990, 1995, 2003, 2011). M. Ben Slimène qui a fait part de sa «tristesse face à cette situation», a reconnu que «la Fédération se retrouve impuissante après les tentatives de médiation et de réconciliation entre les deux parties». «On a épuisé toutes les cartouches, et il ne reste qu'aux autorités de tutelle, à savoir le ministère de la Jeunesse et de Sports et du ministère de l'Intérieur, de trancher», a-t-il affirmé.