TUNIS (TAP) - « Bien qu'il s'attache aux constantes nationales, dont en premier lieu les préceptes et les principes de l'Islam ainsi que son patrimoine civilisationnel, le mouvement « Ennahdha » estime que l'article premier de la Constitution de juin 1959 dans sa version initiale est claire et fait l'objet de consensus entre toutes les composantes de la société » a indiqué, lundi, le Président du Mouvement « Ennhadha » Rached Ghannouchi, lors d'une conférence de presse. M. Ghannouchi qui briefait les journalistes sur les positions du parti concernant le projet de la nouvelle Constitution, à la suite de l'annonce, dimanche, par le Mouvement « Ennahdha » de son attachement à l'article premier de la Constitution de juin 1959, a affirmé que cette formule préserve l'identité arabo-musulmane de l'Etat Tunisien et réaffirme son caractère civil et démocrate. Cette position qui était une surprise pour tous les adhérents du parti, a été adoptée à l'issue de la 21e session du Comité constitutif du mouvement tenue les samedi et dimanche derniers, a-t-il relevé, expliquant que la décision n'a pas été approuvée par tous les membres mais a été adoptée par le tiers des membres du comité constitutif soit 53 voix pour et 13 autres contre. Ce vote, a-t-il indiqué, « reflète l'existence de plusieurs idées et courants au sein du parti ». L'adoption par Ennahdha de cet article, a-t-il ajouté, a été aussi une surprise pour une catégorie des jeunes du mouvement « en raison de l'ambiguïté qui persiste chez elle au sujet la Chariaa islamique et le contenu du 1er article de l'ancienne Constitution », réaffirmant, à ce propos, la conviction du parti que « la religion est une liberté et qu'on ne peut pas faire usage de la Loi pour imposer l'Islam et la vertu ». « Tous les membres du comité constitutif du Mouvement sont en faveur de la démocratie et de l'Islam modéré et non pour le fanatisme », a poursuivi le Président d'Ennahdha, affirmant que « le caractère civil de l'Etat ne s'oppose pas avec l'Islam ». Par ailleurs, M. Ghannouchi a annoncé que la date des prochaines élections législatives sera fixée, après concertations avec les membres de la Troïka, pour le 20 mars 2013, appelant, à ce propos, l'Assemblée nationale Constituante à accélérer l'élaboration de la nouvelle Constitution pour sortir du « provisoire » dans les plus brefs délais et à moindre coot. Sur un autre plan, Rached Ghannouchi a affirmé que « le Mouvement Ennahdha ne veut pas contribuer à la division de la société tunisienne en deux camps : un camp moderniste et un camp islamiste ou un camp religieux et un camp non religieux ». « Le vrai danger est de voir la société se diviser entre partisans de la démocratie et opposants à la démocratie », a-t-il dit. D'autre part, il a mis en garde la société tunisienne « contre le retour de la dictature et des partisans du Rassemblement Constitutionnel Démocratique dissous », faisant remarquer que « plusieurs contre-révolutionnaires ne veulent pas que la Tunisie incarne le modèle qu'elle a bâti ». M. Ghannouchi n'a pas écarté non plus la thèse que « certaines parties veulent porter atteinte aux acquis de la Tunisie en montant les uns contre les autres et en divisant la société en deux camps ».