Tweet Share TUNIS (TAP) - Les syndicats des forces de la Sûreté intérieure ont organisé, dimanche, un rassemblement de protestation, Place des droits de l'Homme, à Tunis, pour réclamer une protection juridique durant et en dehors des horaires du travail. Des centaines d'agents de la Sûreté ont pris part au rassemblement qui, selon les organisateurs, fait suite aux «agressions successives subies par la profession» et à l'assassinat, mercredi, d'un policier, à Sidi Amor Bouhajla (Kairouan). Montassar El-Matri, secrétaire général des syndicats des forces de la Sûreté a indiqué, dans une déclaration à l'Agence Tunis Afrique Presse, que «ce mouvement intervient en solidarité avec les cadres et agents de la Sûreté qui sont constamment agressés dans l'exercice de leur travail». Il a affirmé que le mouvement des forces de la Sûreté ne comporte pas de slogans politiques ni idéologiques et que leur seul objectif est de réaliser la stabilité du pays. Il a précisé que la protection juridique de l'agent de la Sûreté devrait «contribuer au rétablissement de la sécurité et de la confiance du citoyen», appelant les politiques à «ouvrir sérieusement le dossier de la sécurité dans l'intérêt du pays ». De son côté, Nacef Nassib, secrétaire général du syndicat de la Garde Nationale, à Kélibia, a souligné «que l'agent de la Sûreté ne peut pas assurer la protection des citoyens tant qu'il ne se sent pas protégé par la loi». Il a ajouté qu'un «grand manque est enregistré au niveau des équipements des forces de Sûreté, ce qui les empêche d'effectuer, convenablement, leur mission dans la lutte contre la criminalité». Des agents ont déploré les campagnes tendancieuses menées à leur encontre par les médias et les politiciens qui les désignent pour responsables dans les dérives sécuritaires, soulignant que les forces de l'ordre ont contribué au soutien à la révolution et au rétablissement de la sécurité dans le pays. D'autres protestataires ont critiqué les procès engagés dans les tribunaux militaires qui incriminent des agents de l'ordre au cours des événements de la révolution, affirmant que ces procès sont «iniques et comportent plusieurs irrégularités». «Je suis en arrêt de travail, depuis six mois, et je serai traduit devant un conseil d'honneur parce que j'ai dévoilé des dossiers de corruption», a fait savoir Issam Dardouri, secrétaire général du Syndicat de la Sûreté des aéroports. De son coté, M.Abdelkhalek Boualeg, responsable des relations extérieures au réseau tunisien de la justice transitionnelle, a fait part de son soutien aux revendications des forces de la ssreté, appelant à leur fournir le soutien nécessaire. Des membres de l'Assemblée nationale constituante étaient présents à ce rassemblement pour dialoguer avec les protestataires et connaître leurs préoccupations. Le ministère de l'intérieur avait rappelé, samedi, dans un communiqué, que la loi interdisait aux agents de police toute activité pouvant perturber la marche des services de ssreté, notamment, sous l'état d'urgence. Dans ce communique, le ministère se déclare solidaire avec les revendications légitimes des agents de la Sûreté visant l'amélioration de leur situation matérielle, morale et professionnelle et demeure disposé à fournir la protection nécessaire aux agents victimes d'agressions dans l'exercice de leur travail et la prise en charge de leur famille. Il précise que la révision de la législation du travail sécuritaire est en cours et que des avancées ont été réalisées dans l'élaboration de projets garantissant l'adéquation entre le respect des droits de l'Homme et la protection juridique des agents de l'ordre, appelant ces derniers à poursuivre leur noble mission et à persévérer dans leur dévouement au service de la Nation et des objectifs de la Révolution. Tweet Share Suivant