Tweet Share TUNIS (TAP) - Les trois présidents ont plaidé, vendredi, pour la création d'une instance permanente chargée de l'organisation des prochaines échéances électorales. Lors d'une cérémonie organisée au palais des congrès à Tunis pour annoncer la fin de la mission de l'Instance indépendante pour les élections (ISIE), l'accent a été mis sur l'impératif de garantir la crédibilité, l'indépendance et la neutralité de la nouvelle instance permanente pour les élections tout en évitant « la politique des quotas » qui risque d'entraver le processus démocratique. « Le pays a grandement besoin d'instances indépendantes qui organisent la compétition politique et qui soient de par leur neutralité et intégrité le meilleur garant de la transition démocratique », a dit le président de la République provisoire Moncef Marzouki. «Il est impératif de garantir l'indépendance de cette nouvelle instance du pouvoir exécutif », a insisté M. Marzouki, affirmant qu'il serait intolérable de revenir aux anciennes méthodes où «le gouvernement serait juge et partie supervisant lui même les échéances électorales», a-t-il dit. La Troika, à l'instar de l'ensemble des acteurs nationaux, est profondément consciente de la nécessité de mettre en place une instance indépendante pour superviser les élections municipales, législatives, présidentielles ou même les referendums, a soutenu M. Marzouki. Le texte organisant la haute instance permanente indépendante pour les élections sera prochainement soumis par le gouvernement à l'assemblée constituante et à l'ensemble des acteurs politiques afin de parvenir à un consensus national autour de cette question, a annoncé de son coté le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, exprimant le souhait que cette nouvelle structure soit une instance constitutionnelle. Evoquant l'importance des défis politiques auxquels est confrontée la Tunisie, M. Jebali a dénoncé « les surenchères qui émergent de toute part », a-t-il dit, accusant « des groupes », sans les identifier, « d'usurpateurs des aspirations des Tunisiens pour la liberté et la justice » et qui cherchent à imposer « des modèles de société étrangers à notre patrimoine de modération et de tolérance », a-t-il estimé. Pour le président de l'Assemblée Constituante Mustapha Ben Jaafar il est nécessaire de mettre en place une instance électorale indépendance, neutre et professionnelle qui soit loin de tous courants politiques ou tendances sociales, a-t-il estimé. Cette opinion est partagée par le président de l'ISIE Kamel Jendoubi qui a appelé à la mise en place « d'une administration électorale permanente ». « Il est nécessaire d'adopter le principe du consensus dans la définition des grandes orientations et de consacrer le principe de la continuité des institutions », a-t-il dit. Il a aussi appelé à la mise en place de mécanismes constitutionnels et juridiques de contrôle et veiller à compléter et à actualiser les listes électorales en prévision des prochaines échéances électorales », a-t-il dit. Il convient de rappeler que l'ISIE est maintenue en tant qu'institution jusqu'à la publication du texte de création de la nouvelle instance pour les élections tel que prévu par la loi relative à l'organisation provisoire des pouvoirs publics. L'ISIE, a précisé M. Jendoubi, a finalisé son rapport financier qui sera publié prochainement au journal officiel et sur le site de l'ISIE. La cérémonie pour annoncer la fin de la mission de l'ISIE a été marquée par la présence de plusieurs personnalités nationales dont les membres des gouvernements de Caid Essebsi et Jebali, des constituants et des représentants de la société civile. Les représentants du groupe d'El Aridha ont boycotté la cérémonie en signe de protestation contre « la décision injuste de l'ISIE d'invalider des listes d'El Aridha lors des élections du 23 octobre dernier », écrit Mohamed Hamdi, président du groupe à la constituante. Tweet Share Suivant