Tweet Share TUNIS (TAP) - La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme (LTDH) a annoncé, vendredi, la réouverture des adhésions après un gel de 18 ans. L'annonce faite en marge de la célébration du 35e anniversaire de la création de la LTDH précise que les adhésions seront acceptées conformément aux dispositions fixées dans la charte de la ligue et aux conditions établies dans ses statuts amendés lors de son sixième congrès organisé en septembre 2011. Ont pris part à la cérémonie des personnalités politiques et des défenseurs des droits humains dont le président de la République provisoire, le président de l'Assemblée constituante ainsi que d'anciens présidents de la Ligue, des représentants de partis politiques, d'organisations et d'associations. Evoquant le parcours militant de la LTDH sous l'ancien régime, Moncef Marzouki a estimé que la Ligue est actuellement à un tournant décisif de son histoire militante. "Le rôle de la LTDH ne prend pas fin avec la chute de la dictature" a estimé Marzouki affirmant que le régime démocratique risque d'être terni par des dépassements et des atteintes aux droits humains. "Les informations relatives à des actes de tortures et de corruption confirment que la situation est loin d'être stable dans le pays", a-t-il dit. De son côté, le président de la LTDH, Abdessatar Ben Moussa, a évoqué l'histoire de la LTDH affirmant qu'elle demeure "une force de proposition". La LTDH, a-t-il dit, connaît des difficultés pour la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle et pour le traitement du dossier des martyrs et des blessés d la révolution. Il a évoqué les décisions unilatérales et la monopolisation des nominations aux postes de décision sur la base de l'allégeance sans tenir compte de la compétence ni de l'expérience, citant le cas des récentes nominations dans l'administration ou dans certains médias publics ou encore les menaces de privatisation de ces médias et l'instauration de deux modèles d'enseignement, un enseignement public et zeitounien. Il a appelé, à cet égard, à la nécessité d'associer la société civile à l'élaboration du texte de loi de la justice transitionnelle et à la rédaction de la constitution. L'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC) a exprimé, de son côté, sa profonde fierté du rôle historique de la LTDH dans la défense de la liberté de la presse pendant la période de la répression et de la dictature ainsi qu'en cette phase de transition démocratique que traverse le pays. L'INRIC forme l'espoir que toutes les composantes de la société civile soutiennent les efforts de la ligue en vue de protéger les droits des tunisiens à une information libre et indépendante conforme aux standards internationaux en matière de liberté d'expression comme souligné dans son rapport publié le 30 avril dernier. Tweet Share Précédent Suivant