Tweet Share ISTANBUL (TAP) - Le président syrien Bachar al Assad a déclaré mardi, dans une interview à un quotidien turc, qu'il regrettait que les forces syriennes aient abattu un avion de combat turc, le 22 juin dernier, un incident qui a ravivé les tensions déjà vives entre Ankara et Damas. "Nous avons appris que (l'avion) appartenait à la Turquie après l'avoir abattu. Je le dis et je le pense à 100% 'si seulement nous ne l'avions pas abattu'", a déclaré Assad dans une interview à Cumhuriyet publiée mardi. "L'avion volait dans un couloir aérien que les avions israéliens ont utilisé à trois reprises par le passé", a-t-il poursuivi. "Les soldats l'ont abattu parce qu'il n'est pas apparu sur notre radar et parce que nous n'avons obtenu aucune information. Evidemment, j'aurais été heureux s'il s'était agi d'un avion israélien." La Syrie fera tout pour éviter que les tensions avec la Turquie ne débouchent sur une guerre ouverte entre les deux pays, a assuré par ailleurs le chef de l'Etat syrien. Le quotidien ne précise pas quand l'interview a été réalisée mais Bachar al Assad fait référence à la réunion du groupe d'action pour la Syrie qui s'est tenue samedi à Genève et qui s'est soldée par un accord sur des principes d'une transition politique en Syrie. Après la destruction d'un F-4 Phantom turc par l'armée syrienne le 22 juin, la Turquie, dénonçant un acte hostile, a prévenu qu'elle renforcerait sa sécurité dans la région tout en excluant un conflit armé avec Damas et a déployé la semaine dernière des troupes le long de la frontière à titre préventif. Dans son interview à Cumhuriyet, Bachar al Assad indique que la Syrie n'a pas déployé et n'a pas l'intention de déployer des forces militaires le long de la frontière avec la Turquie. Les relations entre les deux anciens alliés se sont détériorées depuis le début de la répression des manifestations anti-gouvernementales en Syrie qui a fait plus de 10.000 morts depuis mi-mars 2011 selon l'Onu. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a dénoncé à de multiples reprises la répression orchestrée par les forces syriennes et la Turquie accueille de nombreux réfugiés syriens fuyant les violences et des membres de l'Armée syrienne libre (ASL), composée majoritairement de déserteurs de l'armée régulière syrienne. Tweet Share Précédent Suivant