Tweet Share LIBYE (TAP) - La Libye risque d'être le théâtre de ces mêmes violations des droits humains qui ont conduit à la "Révolution du 17 février", à moins que les vainqueurs des élections du samedi ne placent au premier rang de leurs priorités le rétablissement de l'état de droit et le respect des droits fondamentaux, indique Amnesty International dans un nouveau rapport publié récemment. Dans ce rapport, l'organisation affirme que près d'un an après la chute de Tripoli aux mains des révolutionnaires, les violations des droits humains - notamment les arrestations et détentions arbitraires, les actes de torture, l'impunité pour les homicides illégaux et les déplacements forcés - mettent en péril les premières élections nationales du pays depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi. "Il est plus que décourageant de constater qu'après tant de mois, les autorités ont échoué de manière flagrante à briser la mainmise des milices sur la sécurité en Libye, qui se traduit par des conséquences dramatiques pour la population, touchée de plein fouet par leurs agissements, a déploré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du progremme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International. Les milices continuent selon le rapport,d'arrêter des citoyens et de les placer en détention, dans des centres non officiels tenus secrets souligne le rapport qui estime à 4. 000 le nombre de prisonniers qui sont toujours détenus , pour certains parfois depuis un an sans inculpation, dans des lieux hors de contrôle de ces autorités. Une mission d'enquête menée par Amnesty International a mis au jour des éléments prouvant que des passages à tabac et autres violences - s'apparentant parfois à de la torture - ont été infligés dans 12 des 15 centres de détention où elle a pu s'entretenir en privé avec des prisonniers, lors de sa dernière visite en Libye. Amnesty International dispose d'informations détaillées sur au moins 20 cas de prisonniers morts en détention des suites de tortures infligées par les milices depuis fin ao t 2011. Les affrontements entre les milices armées qui utilisent à tort et à travers des mitrailleuses, des grenades propulsées par roquettes et autres armes dans des zones d'habitation continuent de faire des ravages en Libye, causant des victimes parmi des personnes qui se trouvent sur les lieux ou ne prennent pas part au conflit lit-on dans le rapport. Par ailleurs, Amnesty International a vivement critiqué les autorités pour leur incapacité à résoudre la situation de communautés entières, qui ont été déplacées de force lors du conflit en 2011 et ne peuvent toujours pas rentrer dans leurs foyers, pillés et incendiés par les milices armées. Elle cite l'exemple des habitants de la ville de Tawargha, estimés à 30000 personnes, qui ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Tweet Share Précédent Suivant