TUNIS, 6 mars 2010 (TAP) - Grâce aux multiples acquis et réalisations dont elle a bénéficiés, la femme tunisienne a pu marquer sa présence dans les différents domaines de la création culturelle, affirmant ainsi sa volonté d'enrichir le paysage culturel national et de jouer son rôle dans la préservation de l'identité nationale et la construction de l'édifice de la modernité. Les incitations et encouragements initiés depuis le Changement en faveur des hommes de culture en général, ont permis aux femmes, en particulier, d'être présentes à toutes les manifestations culturelles nationales et internationales, illustrant la volonté de l'Etat d'encourager toutes les initiatives féminines et d'offrir aux femmes toutes les opportunités possibles pour que s'épanouisse leur talent dans les manifestations nationales, régionales et internationales. La femme tunisienne, portée par cet élan, s'est faite romancière, poétesse, réalisatrice, comédienne, chanteuse, peintre, et productrice. Des romancières ont marqué de leurs empreintes les lettres tunisiennes en se faisant écho dans leurs œuvres des préoccupations de la société tunisienne, ce dont témoignent les oeuvres des Aroussia Nalouti, Hayet Erraies, et Nefla Dhhab, celle-ci excellait, par ailleurs, dans la littérature destinée aux enfants. En vue de récompenser les femmes tunisiennes qui se distinguent dans les domaines des lettres arabes et françaises, le Centre des études, de la recherche et de la documentation sur la femme (Credif) a créé, en 1995, en collaboration avec club culturel Tahar Haddad, le prix Zoubeida Bechir pour les écritures féminines tunisiennes. Signe de la qualité de la littérature féminine en Tunisie, certaines romancières tunisiennes se sont fait connaître et ont été publiées sous d'autres cieux. La poésie n'est pas restée une terre inconnue pour la femme tunisienne, qui, à l'instar d'Amel Moussa, lauréate du prix de la femme arabe octroyé par l'Organisation de la femme arabe, a su présenter une expérience poétique remarquable. L'intérêt pour la créatrice tunisienne se manifeste également par l'organisation annuelle, à Sousse, du Festival des créatrices arabes dont la quinzième session se tiendra cette année autour du thème ''La modernité dans les créations de la femme arabe''. Cette session revêt une dimension particulière d'autant que Mme Leila Ben Ali, épouse du chef de l'Etat, préside l'Organisation de la femme arabe. On retrouve aussi la femme tunisienne dans le domaine de la musique, et ce, en tant qu'interprète, compositrice, instrumentiste, chef de troupe ou d'orchestre, professeur de musique, et membre de nombreux organismes de musique nationaux et internationaux. La femme tunisienne a atteint un niveau élevé dans le domaine de la musique grâce notamment à l'apport de l'Institut de la Rachidia, aux côtés d'autres écoles spécialisées. Les chanteuses tunisiennes ont brillé à l'échelle nationale et arabe. Certaines d'entre elles sont devenues ambassadrices de la chanson tunisienne auprès de plusieurs manifestations internationales à l'instar du festival de la chanson arabe en Egypte. La femme en Tunisie s'est intéressée également à la danse sous ses différents facettes: danse populaire, danse contemporaine, d'où l'émergence de troupes compétentes en la matière dont celles de Sihem Belkhodja et Naouel Skandrani. La femme a contribué aussi à la promotion du théâtre tunisien notamment à travers sa participation dans plusieurs oeuvres de feu Ali Ben Ayed. En témoigne la carrière de Mouna Noureddine, doyenne des comédiennes tunisiennes actuelles. La présence de la femme sur les planches s'est confirmée avec la troupe du Nouveau théâtre (Jalila Baccar), le Théâtre Phou (Raja Ben Ammar) et le théâtre de la Terre (Néjia Ouerghi), sans oublier, plus récemment les prestations en de Wajiha Jendoubi dans ''Madame Kenza'' et Rim Zribi dans "Ija wahdek''. Dans le domaine du 7ème art, la femme tunisienne a fait preuve d'imagination et de technicité notamment dans le domaine de la réalisation en remportant plusieurs prix. Parmi les femmes réalisatrices figurent Salma Baccar, réalisatrice des films ''Fleur d'oubli'' et ''La danse du feu'' et première fondatrice d'une société de production cinématographique privée, Moufida Tlatli, réalisatrice des opus ''Le silence des palais'' et ''La saison des hommes'', Khalthoum Bornaz ''El Keswa'' et Raja Laâmari ''Satin rouge'' et ''Dawaha'', outre l'émergence de plusieurs comédiennes tunisiennes dans les cinémas tunisien et arabe comme Hend Sabri et Dorra Zarrouk. Par ailleurs, la décision du Président Zine El Abidine Ben Ali de consacrer l'année 2010 au cinéma ne manquera pas de conforter la place des femmes cinéastes et actrices. Dans le domaine de la production audiovisuelle, la femme est présente. C'est le cas de Dorra Bouchoucha, directrice d'une société de production cinématographique et qui a été décorée des insignes du grand officier de l'ordre du mérite, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de la culture et de Mme Wahida Segaheir Baltagi, directrice de la société ''Web des arts''. La femme tunisienne a été aussi présente depuis les années 60 dans le domaine des arts plastiques. La plasticienne disparue Safia Farhat a brillé par sa contribution à la promotion de ce secteur. En effet, elle a dirigé en 1966 l'école des Beaux-Arts de Tunis et fondé le Centre d'Arts vivants de Radès. Parmi la nouvelle génération, des plasticiennes mènent des expériences édifiantes dans le domaine de la peinture dont Héla Ammar et Asma Mnaouer. Ainsi, la femme tunisienne semble déterminée à poursuivre son action inlassablement dans plusieurs domaines culturels afin d'enrichir le paysage culturel national.