TUNIS, 22 mars 2010 (TAP) - M.Abdessalem Mansour, ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques et de la pêche a déclaré que la Tunisie a adopté une nouvelle approche en matière de gestion des ressources hydrauliques. Celle-ci sera axée sur l'économie d'eau, la valorisation des ressources non conventionnelles (eaux usées traitées, dessalement de l'eau) et la protection des ressources hydriques contre la pollution. Le ministre, qui présidait, lundi, à Tunis, une conférence sur l'eau organisée à l'occasion de la journée nationale de l'économie de l'eau a ajouté que la nouvelle stratégie sera axée essentiellement sur la gestion de la demande à travers la rationalisation de la consommation d'eau, la promotion de la gestion participative au niveau des associations à intérêt collectif, le développement des ressources humaines, la dynamisation de la recherche scientifique et la promotion des législations. Il a rappelé que la Tunisie figure parmi les pays qui souffrent de la rareté des ressources hydriques en raison de son climat aride et semi-aride. Ainsi a-t-il dit, la part du tunisien ne dépasse guère les 480 m3 par an contre une norme internationale de 500 m3. Il a ajouté que les ressources hydrauliques en Tunisie sont confrontées à plusieurs défis dont la succession des périodes de sécheresse, l'envasement des barrages et l'exploitation excessive des nappes phréatiques, autant de facteurs qui ont conduit à la dégradation de la qualité de l'eau au double niveau qualitatif et quantitatif. Cette dégradation est perceptible à travers l'augmentation de la salinité et la pollution des plans d'eau par les rejets industriels. Il a annoncé qu'un programme spécial sera mis au point pour rationaliser la consommation d'eau dans l'agriculture, secteur qui consomme à lui seul 80 % des ressources disponibles. Ce programme repose, pour l'essentiel, sur l'amélioration des techniques d'irrigation au niveau des exploitations et des périmètres publics irrigués. Le ministre a évoqué la tendance des agriculteurs à doter leurs exploitations d'équipements d'irrigation économique, relevant que la superficie irriguée est estimée actuellement à 345 mille hectares, soit 85 % de la superficie globale irrigable (405 mille ha). Il a relevé que le programme national d'économie d'eau d'irrigation a enregistré des résultats positifs dont l'accroissement du rendement des exploitations irriguées (+25 %), l'amélioration de la qualité des produits agricoles et la densification agricole dans les zones irriguées (+106 %). Il est prévu d'utiliser de nouvelles techniques d'économie d'irrigation dont celle du « goutte à goutte » sur une superficie de 200 mille hectares contre 120 mille ha actuellement. Le ministre a passé en revue les principaux programmes initiés par l'Etat en vue de rationaliser la consommation d'eau dans tous les secteurs, notamment, la stratégie engagée depuis 92. Au programme de cette manifestation figurent cinq communications : «l'eau potable dans le milieu rural », «l'approche stratégique en matière d'irrigation économique», « l'amélioration de la qualité de l'eau au Sud tunisien » « le rôle des eaux du Nord ans le développement » , la politique et les résultats de la rationalisation de la consommation d'eau potable