TUNIS, 25 juil 2010 (TAP) - «Au programme, une musique qui parle, enrichit les peuples et réchauffe l'âme, dédiée à tous ceux qui aiment la musique et qui aiment être unis par ses airs», promet, à sa première et brève apparition, la cantatrice italienne Giovanna Nocetti, en introduisant le concert de l'orchestre philharmonique italien, présenté, samedi soir, à l'espace culturel méditerranéen "El Karraka" à La Goulette. Un événement de taille et une première pour ce festival qui cherche à s'ouvrir vers la musique symphonique et les chants lyriques surtout que ce genre musical est enseigné dans les instituts de musique tunisiens et que notre pays regorge de richesses vocales opératiques qui méritent d'être encouragées et pourquoi pas programmées dorénavant dans ce genre de festivals. En présence de M. Mohamed Imed Trabelsi, Maire de la Goulette et président de l'Association de sauvegarde de cette ville, ainsi que de M. Ahmed Ameur, directeur du festival de la Méditerranée de la Goulette, d'un grand nombre de représentants du corps diplomatique en Tunisie et d'hommes de culture, Elisabetta Maschio, chef d'orchestre a, de sa baguette, ouvert le bal avec "Le Barbier de Séville" l'opéra la plus connue de Gioachino Rossini (1792-1868) et considérée comme le chef-d'œuvre de l'Opéra-Bouffe italien. Vêtue telle une panthère noire, élastique dans son push-pull comme un accordéon, la chef d'orchestre, qui a dirigé la première mondiale du Jugement dernier/Requiem de Verdi à Cannes au Palais des festivals, a, à elle seule, offert une prestation unique en son genre. Phénoménale dans sa gestuelle raffinée et sa technique rigoureuse, elle a étonné par sa souplesse, son charisme sur scène, et sa grande habilité dans son jeu harmonieux, communicatif et bien synchronisé avec les musiciens et avec les voix qu'elle tenait à présenter à chaque va et vient apprécié, sous les ovations d'un public bien attentif. En solistes ou en duo, des choristes en voix soprano, ténor et mezzosoprano ont interprété des célèbres morceaux d'opéra et d'opérettes des répertoires notamment de Giuseppe Verdi (1817-1901) dans "Ah la Paterna mano", de Georges Bizet (1838-1875) dans "da Carmen Habanera", L. Bard (1869-1959) dans "Entrata di frou frou", C. Lombardo (1869-1959) dans "da cin ci là" et Franz Lehar (1870-1949) dans "donne, donne eternei dei". Autant de morceaux qui n'ont pas laissé le public insensible malgré les caprices de Dame nature sur les notes des musiciens délicatement raflées par le vent. «Le vent, ce soir, nous a caressés pour emmener notre musique, nos notes et nos voix, en dehors de ce lieu, n'est ce pas agréable!» a, avec beaucoup d'humour, dit Giovanna avant d'interpréter des chansons italiennes à l'instar de celle de Nino Rota (1911-1979), un extrait du film "Amarcord" de Fellini ou encore la musique aimée par tous de G. de Curtis (1860-1926) «Torna a Surriento». Et en guise de bonus, Giovanna, très émue, a interprété, en un a capella, un court morceau d'une chanson napolitaine, dans une sorte d'un clin d'œil pour la ressemblance du timbre et des rythmes avec la musique arabe.