TUNIS, 20 oct 2010 (TAP) - L'année 2011 sera marquée par le démarrage de l'exécution du XIIème plan de développement (2010-2014), perçu comme le mécanisme idoine pour concrétiser les objectifs du programme présidentiel "Ensemble, relevons les défis". Elle constitue, également, une étape pour consolider le processus des réformes initiées dans l'objectif d'adapter l'économie du pays aux mutations rapides que connaît la scène internationale et d'aller de l'avant sur la voie de la migration de l'économie nationale vers une économie amie de l'environnement, économe en énergie et à forte composante technologique. L'approche de développement retenue repose sur les évolutions enregistrées à l'échelle internationale et sur l'enjeu d'approfondir les réformes en vue de conférer une plus grande efficience aux stratégies de développement adoptées. Les efforts seront concentrés, au cours de l'année 2011, sur le développement de l'investissement immatériel et l'exploitation optimale de l'amélioration de l'environnement des affaires. L'objectif est d'accroître la composante de savoir et technologique des secteurs de production. Il s'agit, également, de stimuler l'initiative et de mobiliser les investissements directs étrangers (IDE) et de les orienter vers les créneaux porteurs et innovants. L'accent sera mis, également, sur la diversification des domaines de partenariat pour impulser l'exportation et renforcer le positionnement de la Tunisie sur le plan international, tout en oeuvrant à préserver les équilibres généraux et à atténuer la pression sur la balance de paiement. Accélération du rythme de croissance Le schéma du développement pour 2011 prévoit un taux de croissance de 5,4 pc, contre 3,7 pc prévus en 2010. Cette croissance sera assurée par le secteur agricole (6,7 pc), les services (+6 pc), le secteur bancaire (+6,5 pc) et les technologies de l'information et de la communication (+13,3 pc). La part des créneaux porteurs dans le PIB sera portée à 26,9 pc du PIB, contre 26,1 pc en 2010. Au plan qualitatif, le schéma du développement prévoit l'accroissement du revenu par tête d'habitant de 6032,3 dinars à 6554,2 dinars, la création de 81,5 mille emplois, contre 74,8 mille prévu en 2010, la réduction du taux de chômage de 13,2 pc en 2010, à 13,1 pc en 2011 et la croissance de taux d'encadrement de 16,6 pc à 17,6 pc. Le schéma de développement pour 2011 prévoit une reprise des industries manufacturières, avec un taux de croissance de l'ordre de 4,1 pc, à la faveur, notamment, de l'accroissement des exportations des créneaux destinés à l'export à l'instar des Industries mécaniques et électroniques (+8 pc), du textile-habillement et du cuir (+0,5 pc), des industries chimiques(+4 pc) et du raffinage du pétrole. Les sources de croissance Dans la perspective de réaliser les objectifs de développement escomptés, la Tunisie ambitionne d'impulser les exportations qui sont appelées à croître, au cours de la prochaine période, en raison du retour à la normale de l'activité économique des pays européens, principaux partenaires de la Tunisie. Selon les prévisions, la contribution des exportations au PIB devrait atteindre en 2011, 40,7 pc, contre 31,1 pc pour 2010. L'accent sera mis, au cours de l'année 2011, sur le maintien du rythme de croissance des exportations, à 10 pc aux prix courants et à 6,1 pc aux prix constants, contre des taux respectifs de 14,6 pc et 10,6 pc en 2010. S'agissant de la demande intérieure, il est prévu de porter sa contribution au PIB à environ 59,3 pc en 2011, contre 68,9 pc en 2010. Le schéma de développement pour 2011 prévoit, en outre, l'accroissement de l'investissement global de 11,3 pc aux prix courants pour atteindre, au cours de cet exercice, environ 17,1 milliards de dinars, contre 15,3 milliards de dinars en 2010. La part de l'investissement dans le PIB sera ainsi portée à 24,7 pc en 2011, contre 24,3 pc en 2010. Une attention particulière sera également portée à la maîtrise de la hausse de la consommation privée et publique, afin de limiter sa contribution au PIB à 44 pc en 2011, contre 56,6 pc en 2010. Il sera également question d'accroître la part de la productivité globale des facteurs de production dans la croissance à 50,2 pc, et ce, en tenant compte des efforts qui seront déployés aux fins de diversifier les services fournis aux entreprises, d'améliorer les compétences des ressources humaines, de moderniser les unités de production et d'améliorer la qualité des produits. Il s'agit, également, d'inciter les entreprises à innover plus, de promouvoir la composante technologique dans la production et la commercialisation, de consolider l'infrastructure technologique et de faciliter l'accès aux réseaux mondiaux de communication. Financement de l'économie Pour l'exercice 2011, le schéma de financement de l'économie sera axé sur la consolidation de l'apport des ressources intérieures, conformément aux orientations tracées dans le cadre du XIIème plan de développement (2010/2014) et visant à consolider la part de l'épargne nationale dans le total des financements. Il s'agit de garantir une plus grande efficience des politiques financières, de renforcer la part de l'épargne de l'entreprise, d'améliorer les services bancaires en matière de mobilisation de l'épargne, de maîtriser le déficit budgétaire et de consolider l'équilibre des sociétés d'assurance et des Caisses de sécurité sociale. Les besoins de financement, pour l'année 2011, sont estimés à 21816,8 millions de dinars, contre 18919,8 prévus en 2010. L'épargne en représentera 72 pc, et ce, à la lumière d'une éventuelle amélioration de la croissance et une reprise des investissements, outre la consolidation des réserves en devises et le remboursement des dettes extérieures. Pour 2011, le volume de l'épargne nationale devra augmenter de 14,7 pc aux prix courants pour atteindre 15713,8 millions de dinars, soit 22,5 pc du revenu national disponible, contre 13704,8 millions de dinars, soit 31,5 pc en 2010. Le financement du schéma de développement sera axé sur la maîtrise des financements extérieurs, lesquels devront représenter, en 2011, environ 28 pc du total des besoins. Il s'agit, en outre, d'attirer davantage d'investissements directs étrangers (IDE), ce qui permettra d'améliorer les indices de l'endettement extérieur conformément aux objectifs tracés en matière de consolidation de la compétitivité de l'économie et d'amélioration du rating souverain. Il est prévu pour 2011, d'atteindre un volume d'investissements étrangers de l'ordre de 3,1 milliards de dinars, contre 2,4 milliards de dinars en 2010, à la lumière d'une reprise de la croissance de l'économie mondiale, prévue pour le début de l'année 2011, notamment, dans les pays développés, et la hausse du volume des IDE dans le monde. En se basant sur cette structure de financement extérieur, la dette extérieure sera réduite. Le taux d'endettement extérieur atteindra, en 2011, 34,7 pc du revenu national disponible, contre 36,9 pc prévue pour 2010 et la maîtrise du service de la dette aux alentours de 9,5 pc des recettes courantes, contre 9 pc en 2010.