TUNIS, 26 nov 2010 (Rédaction TAP) - La Tunisie a célébré le 25 novembre avec la communauté internationale, la Journée mondiale pour l'élimination de la violence à l'égard de la femme. A cette occasion, un atelier national a été organisé pour l'examen des moyens susceptibles d'instaurer un système cohérent pour le suivi et l'évaluation de la violence fondée sur le genre social, comme mécanisme de statistiques sur l'évolution de ce phénomène et la mise en œuvre des mesures appropriées pour y faire face. Au cours des deux dernières décennies, la Tunisie a confirmé sa ferme conviction qu'épargner la femme de toute forme de discrimination et sa protection de la violence est au centre de la volonté de réforme et de modernité. C'est aussi une approche civilisée contribuant à la fondation d'une société saine et équilibrée capable de relever les défis futurs. Elle a également veillé à être au diapason des pactes et des conventions onusiennes pertinentes et en rapport avec la promotion des conditions de la femme et la lutte contre toutes les formes de violence à son égard. Cette démarche a été renforcée par la décision du président Zine El Abidine Ben Ali dans son discours à l'occasion du 23ème anniversaire du Changement annonçant l'élaboration d'un projet de loi portant retrait de la première réserve que la Tunisie avait formulée au sujet de la convention des Nations Unies, s'agissant notamment de la nationalité. Dans son traitement des affaires de la femme, la Tunisie se réfère à une volonté politique et à un fort intérêt pour la diffusion de la culture de la non violence, de la tolérance, du dialogue et de l'égalité des chances, en vue de promouvoir les fondements de la modernité et de l'entraide aux niveaux familial et social. Bien que la discrimination et la violence à l'égard de la femme ne soient pas considérées comme étant des phénomènes en Tunisie, l'approche préventive adoptée se base sur la prospection et l'analyse des mutations sociales afin de prémunir la société contre les effets susceptibles d'en menacer la cohésion et la sécurité. Dans ce contexte, une stratégie nationale de prévention contre les comportements violents au sein de la famille et la société a été décidée par le chef de l'Etat à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale pour l'élimination de la violence à l'égard de la femme le 25 novembre 2008. Cette stratégie vise à prévenir la violence au sein de la famille et la société en accordant la priorité, à la lutte contre toutes les formes de violence fondée sur le genre social, à la sensibilisation et à la préservation de la société de ses conséquences. La stratégie porte sur une série de dimensions fondamentales dont en particulier le volet préventif qui se rapporte à la sensibilisation de l'opinion publique aux dangers de la pratique de la violence, en général et à l'égard de la femme, en particulier. Il s'agit également de mettre à contribution la communication sociale pour promouvoir la lutte contre la violence et de mettre en place un système pénal évolué qui garantit à la femme et à tous les membres de la famille la protection sociale, sanitaire et psychologique nécessaires et la mise en place d'une base de données nationale sur la violence fondée sur le genre. La stratégie repose sur des axes qui consistent en la collecte, l'analyse et l'exploitation des informations dans le cadre d'une base de données nationale sur la violence au sein de la famille et de la société gérée par les différentes parties concernées. Il s'agit également de mettre à niveau et de développer les services de manière à favoriser les mécanismes indispensables d'écoute, d'orientation et d'encadrement dans le cadre d'un système national capable de mobiliser les compétences des différentes entreprises, structures et associations concernées, outre l'organisation de campagnes de sensibilisation à dimension préventive, la promotion des acquis juridiques et la garantie de leur application. Par ailleurs, le ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées a procédé en 2008 au transfert du numéro vert gratuit mis en place depuis 1992 à la disposition des femmes battues à un nouveau numéro 80100707 pour recevoir les appels des victimes de violence fondée sur le genre social, être à l'écoute des femmes battues et les aider à travers l'orientation, l'encadrement et le suivi, outre l'organisation de sessions de formation dans le domaine de "la lutte contre la violence et la prise en charge des femmes et des enfants battus" au profit des partenaires. La stratégie nationale de prévention contre les comportements violents au sein de la famille et de la société vise à renforcer les acquis législatifs et institutionnels mis en place par la Tunisie pour faire face aux causes et formes de la violence et en hissant les droits de la femme à un rang constitutionnel. Dans ce même contexte, il a été procédé à la mise en place de mécanismes, de programmes et de mesures pour protéger la femme à besoins spécifiques à travers l'encadrement de la femme battue, de la femme sans soutien familial, de la femme âgée, des mères célibataires et des détenues et leurs enfants. Cet encadrement est assuré dans le cadre du partenariat et des contrats programmes avec le tissu associatif dans les différentes régions du pays. La Tunisie a été avant-gardiste dans la mise en place d'un programme national pour la diffusion de la culture des droits de la femme et de la famille destiné particulièrement aux jeunes. Ce programme vise à faire connaître les lois tunisiennes dans le domaine du Code du statut personnel (CSP), à préparer les jeunes à la vie conjugale et à enraciner les principes de l'égalité, du respect, du dialogue et du partenariat entre les deux conjoints. Par ailleurs, il a été décidé d'organiser annuellement le mois de la protection de l'enfance au cours duquel la protection des enfants menacés de tous les dangers pouvant entraver son intégration active dans la société. Cette démarche confirme que les formes de la violence au sein de la famille et de la société ne constituent pas un tabou. Il s'agit plutôt d'un dossier important que la Tunisie traite de manière stratégique sur la base d'une approche claire, en concrétisation de son pari sur l'élément humain, finalité et moyen de toute action de développement.