TUNIS, 26 jan 2011 (TAP)- Des groupements de citoyens ont afflué massivement, mercredi matin, sur l'avenue Habib Bourguiba, comprenant plusieurs catégories sociales, jeunes, adultes, femmes et militants politiques, ainsi que des enfants, des élèves et des étudiants, afin d'exprimer leurs positions sur le climat de tension que connaît le pays et qui ne fait qu'entraver la vie économique du pays et paralyser la plupart des secteurs de services. Des groupements qui ont pour dénominateur commun l'analyse de la situation politique du pays et l'identification des lacunes et des défaillances du processus de développement ainsi que la prospection de l'avenir. Les jeunes ont fait part de leur satisfaction de l'ensemble des compétences nationales habilitées à servir les intérêts du pays, loin des calculs étriqués et des intérêts partisans étroits, même si ces compétences sont issues du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD). Encore une fois, les jeunes tunisiens ont fait part de leur maturité politique et de leur degré d'attachement à leur pays, ce qui s'est illustré à travers la revendication, à travers une marche pacifique qui a parcouru, mercredi après-midi, le centre de la capitale, en reprenant le travail et en accordant une chance au gouvernement d'union nationale pour travailler avant de rendre des comptes, d'autant plus que c'est un gouvernement provisoire dont la mission prendra fin avec l'organisation de la prochaine élection présidentielle. Les jeunes ont demandé aux partis politiques de ne pas "politiser" leurs demandes sociales, d'éviter de les impliquer dans des conflits occultes et de leur accorder la possibilité d'exprimer leurs préoccupations sans relation avec la dynamique politique sur la scène politique tunisienne. A l'opposée, une marche pacifique a démarré devant le théâtre municipal revendiquant la démission du gouvernement d'union nationale et la dissolution du RCD. Les manifestants ont parcouru l'Avenue Habib Bourguiba scandant des slogans hostiles à la composition du gouvernement provisoire, notamment, "Le peuple exige la chute du gouvernement". Lors du croisement des deux marches, les contestataires du gouvernement d'union nationale ont tenté d'interdire les adeptes de l'opinion contraire d'exprimer leur point de vue, mais heureusement aucun incident ne s'est produit entre les manifestants des deux marches. Bien que les mouvements populaires au centre-ville traduisent la conscience politique du peuple tunisien en général et l'intérêt qu'ils portent aux évolutions de la situation nationale, il n'en demeure pas moins que ces mouvements reflètent l'état de tension et d'agitation qui prévaut dans les rangs des différentes parties, toutes tendances intellectuelles et idéologiques confondues.